Aujourd'hui âgé de 79 ans, Roger Fagonde gendarme à la retraite, a été le premier à traverser La Réunion de part en part. C’était en 1989… Année où il a servi de « cobaye » pour déterminer la faisabilité d’une course qui deviendra « Le Grand Raid ».
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La posture droite. Le verbe clair. Les souvenirs intacts. Roger Fagonde est un insatiable baroudeur.
En poste à la gendarmerie de Saint-Pierre, il se lie d’amitié avec son commandant de brigade, Jean-Jacques Mollaret. Il faut dire que les deux hommes ne vivent que pour crapahuter. Découvrir de nouveaux sentiers. Explorer La Réunion dans ses lieux les plus mystérieux. On leur doit d’ailleurs l’ouverture du sentier du Tapcal à Cilaos et la découverte d’anciens ossements d’esclaves « marrons » au cœur d’une caverne abandonnée.
Sur le plan sportif, Jean-Jacques Mollaret souhaite faire partager sa passion au plus grand nombre en créant en 1988 la première course de montagne, le cross du Piton des Neiges, épreuve jumelée au déjà célèbre cross du Mont-Blanc.
Mais l’ancien commandant de gendarmerie, devenu directeur de la maison de la montagne, veut aller plus loin. La traversée de La Réunion en non-stop est-elle réalisable par un être humain ? Jean-Jacques Mollaret y croit mais pour en avoir le cœur net, il confie à Roger Fagonde le soin de réaliser cette épreuve.
La grande traversée
Départ de St-Denis en passant par le Brûlé et la Roche Ecrite, traversée des cirques et pause à Cilaos… Voilà pour le premier tronçon que Roger Fagonde réalise avec la complicité de deux autres dalons. Le froid et la fatigue ayant eu raison de ses compagnons d’aventure, c’est avec Jean-Jacques Mollaret qu’il s’attaque au reste du tracé. Ascension en direction du coteau Kerveguen, Mare à boue, le Volcan et redescente vers le littoral.
Une fin de parcours difficile, car sans entraînements et équipements spécifiques, Roger Fagonde se souvient « Jean-Jacques Mollaret disposait d’une immense carrure, je faisais trois pas le temps qu’il en faisait deux, le froid avait tétanisé mes muscles… J’étais tout blanc avec la déshydratation… »
Déjà à l’époque, c’est au mental que le défi s’est achevé. Le soutien de ses proches, l’envie de contribuer à l’histoire de La Réunion, une île qu’il considère comme « sa patrie d’adoption » lui donnent les dernières ressources nécessaires pour boucler cette première traversée qui s’est achevée à Basse-Vallée sur la commune de St-Philippe.
« On a prouvé qu’un homme pouvait réaliser plus d’une centaine de kilomètres entre 20 et 30 heures » confie Roger Fagonde, fier, mais avec une grande humilité « et après on a lâché les locomotives sur les sentiers… ».
Les premiers exploits
Gilles Trousselier, un autre gendarme, remporte la marche des Cimes entre le Barachois et St-Philippe en 1989 et en 1990. Il termine ex-aequo en 1991 avec un autre coureur de légende, le Réunionnais Patrick Maffre.
Roger Fagonde va être une cheville ouvrière de l’organisation des premières courses jusqu’en 1997, année où il décide de retourner dans l’Hexagone tout en cultivant jusqu’à aujourd’hui encore son goût immodéré pour la montagne… « Je mourrai en montagne comme Jean-Jacques Mollaret* » lance-t-il encore sur le ton de la plaisanterie.
*Jean-Jacques Mollaret : ancien commandant du PGHM de Chamonix, Jean-Jacques Mollaret a été commandant de la brigade de gendarmerie de Saint-Pierre à La Réunion. A la retraite il va devenir le directeur de la maison de la Montagne.
A son retour dans l’Hexagone il va diriger les stations du Val d’Allos dans les Alpes de Haute-Provence. Le 24 décembre 1991, lors d’un nettoyage de pistes de skis, il est victime d’une avalanche et décèdera trois mois plus tard.
A titre posthume il a été élevé au grade de Lieutenant-colonel. Beaucoup de sentiers ou d’édifices liés à la montagne lui sont dédiés, notamment à La Réunion et dans les Alpes.
En poste à la gendarmerie de Saint-Pierre, il se lie d’amitié avec son commandant de brigade, Jean-Jacques Mollaret. Il faut dire que les deux hommes ne vivent que pour crapahuter. Découvrir de nouveaux sentiers. Explorer La Réunion dans ses lieux les plus mystérieux. On leur doit d’ailleurs l’ouverture du sentier du Tapcal à Cilaos et la découverte d’anciens ossements d’esclaves « marrons » au cœur d’une caverne abandonnée.
Sur le plan sportif, Jean-Jacques Mollaret souhaite faire partager sa passion au plus grand nombre en créant en 1988 la première course de montagne, le cross du Piton des Neiges, épreuve jumelée au déjà célèbre cross du Mont-Blanc.
Mais l’ancien commandant de gendarmerie, devenu directeur de la maison de la montagne, veut aller plus loin. La traversée de La Réunion en non-stop est-elle réalisable par un être humain ? Jean-Jacques Mollaret y croit mais pour en avoir le cœur net, il confie à Roger Fagonde le soin de réaliser cette épreuve.
La grande traversée
Départ de St-Denis en passant par le Brûlé et la Roche Ecrite, traversée des cirques et pause à Cilaos… Voilà pour le premier tronçon que Roger Fagonde réalise avec la complicité de deux autres dalons. Le froid et la fatigue ayant eu raison de ses compagnons d’aventure, c’est avec Jean-Jacques Mollaret qu’il s’attaque au reste du tracé. Ascension en direction du coteau Kerveguen, Mare à boue, le Volcan et redescente vers le littoral.
Une fin de parcours difficile, car sans entraînements et équipements spécifiques, Roger Fagonde se souvient « Jean-Jacques Mollaret disposait d’une immense carrure, je faisais trois pas le temps qu’il en faisait deux, le froid avait tétanisé mes muscles… J’étais tout blanc avec la déshydratation… »
Déjà à l’époque, c’est au mental que le défi s’est achevé. Le soutien de ses proches, l’envie de contribuer à l’histoire de La Réunion, une île qu’il considère comme « sa patrie d’adoption » lui donnent les dernières ressources nécessaires pour boucler cette première traversée qui s’est achevée à Basse-Vallée sur la commune de St-Philippe.
« On a prouvé qu’un homme pouvait réaliser plus d’une centaine de kilomètres entre 20 et 30 heures » confie Roger Fagonde, fier, mais avec une grande humilité « et après on a lâché les locomotives sur les sentiers… ».
Les premiers exploits
Gilles Trousselier, un autre gendarme, remporte la marche des Cimes entre le Barachois et St-Philippe en 1989 et en 1990. Il termine ex-aequo en 1991 avec un autre coureur de légende, le Réunionnais Patrick Maffre.
Roger Fagonde va être une cheville ouvrière de l’organisation des premières courses jusqu’en 1997, année où il décide de retourner dans l’Hexagone tout en cultivant jusqu’à aujourd’hui encore son goût immodéré pour la montagne… « Je mourrai en montagne comme Jean-Jacques Mollaret* » lance-t-il encore sur le ton de la plaisanterie.
*Jean-Jacques Mollaret : ancien commandant du PGHM de Chamonix, Jean-Jacques Mollaret a été commandant de la brigade de gendarmerie de Saint-Pierre à La Réunion. A la retraite il va devenir le directeur de la maison de la Montagne.
A son retour dans l’Hexagone il va diriger les stations du Val d’Allos dans les Alpes de Haute-Provence. Le 24 décembre 1991, lors d’un nettoyage de pistes de skis, il est victime d’une avalanche et décèdera trois mois plus tard.
A titre posthume il a été élevé au grade de Lieutenant-colonel. Beaucoup de sentiers ou d’édifices liés à la montagne lui sont dédiés, notamment à La Réunion et dans les Alpes.