A partir de ce lundi, les jurés de la cour d’Assises de Saint-Denis ont trois jours pour faire la lumière sur les circonstances de la mort de la petite Elianna, en mars 2018 à Saint-André. Dans le box des accusés : la mère et le ti père de l’enfant.
À compter de ce lundi 3 mai, et durant trois jours, les jurés de la cour d’Assises de Saint-Denis se pencheront sur les circonstances exactes qui ont conduit au décès d’une enfant de 2 ans. Le 28 mars 2018, les secours sont appelés pour intervenir dans un domicile de Champ-Borne à Saint-André. La maman d’Elianna, Pascaline Guilgori, les a contactés car la petite fille a des difficultés pour respirer. Mais à leur arrivée, les secours ne peuvent que constater le décès.
Au vu des circonstances troubles entourant la mort de la fillette, une autopsie est réalisée. Cette dernière révèlera qu’Elianna avait les côtes cassées, le foie perforé et des ecchymoses aux bras et à la tête. L’enfant est décédé des suites de coups reçus.
La mère et le ti père sur la sellette
Après 48 heures de garde à vue, en avril 2018, Cédric Babas, le ti père d’Elianna, et sa maman, Pascaline Guilgori, sont tous deux mis en examen et placés en détention provisoire. Ils sont suspectés d’avoir porté des coups mortels à la petite fille de 2 ans. Depuis la mort de l’enfant, les deux parties n’ont eu de cesse de se renvoyer la balle. Cédric Babas et Pascaline Guilgori nient tous deux avoir commis des violences sur Elianna.
Lors de son audition, la maman de la fillette a déclaré que son bébé allait parfaitement bien lorsqu’elle s’est absentée une vingtaine de minutes environ. Toujours selon les dires de la mère, l’enfant aurait fait un malaise après que le ti père ait quitté sa chambre. Le ti père, de son côté, affirme qu’il n’était pas sur les lieux au moment des faits et qu’il n’a donc pas pu violenter la fillette.
Une première libération qui crée un tollé
En octobre 2019, Cédric Babas et Pascaline Guilgori avaient tous deux été remis en liberté dans l’attente de leur procès. Le 14 octobre, le parquet a fait appel de cette décision du juge des libertés. En effet, cette libération avait provoqué la colère de la famille de la petite Elianna qui avait alors multiplié les manifestations pour demander que le couple soit de nouveau incarcéré.
Une requête entendue puisque le 5 novembre 2019, suite à l’appel du parquet, la chambre d’instruction a décidé de les renvoyer derrière les barreaux d’une prison.
Aux Assises, chacun des avocats va plaider l’innocence de son client
Pour ce qui est de Cédric Babas, son avocat souhaite plaider l’acquittement. Bien que les soupçons se portent fortement sur ce dernier. En effet, le ti père d’Elianna a un casier judiciaire. Il a été condamné deux fois pour des violences sur son propre fils âgé de 19 mois en 2017, puis également sur la fille de deux ans d’une précédente compagne. Des faits qui remontent à janvier 2018, soit deux mois à peine avant la mort tragique d’Elianna.
Il était au mauvais endroit au mauvais moment.
Pascaline Gilgori clame aussi son innocence depuis son arrestation. Maître Sébastien Navarro, qui va assurer sa défense durant les trois jours de procès aux assises, se fait un devoir de faire comprendre aux jurés l’innocence de cette dernière.
Ma cliente ici est innocente. On sait qu’elle n’a rien fait (…) ma cliente n’a jamais frappé Elianna, c’est une chose capitale.
Le reportage de Delphine Poudroux et Daniel Fontaine :
Pour la grand-mère paternelle d’Elianna, la rage gronde depuis plus de trois ans. Elle dénonce l’inertie des autorités et les carences de l’administration face aux nombreux signalements pour maltraitance. Elle se demande pourquoi sa petite-fille n’a pas été placée avant que le drame se produise. Son fils, le père d’Elianna, s’est donné la mort en apprenant ce qui était arrivé à son enfant.
Le bâtonnier Georges-André Hoarau est l’un des avocats de la partie civile. Pour lui, il est indispensable de déterminer la responsabilité de chacun. Il répond à Nadine Bachelot.
Affaire Elianna : itw de maître Georges-André Hoarau
Cédric Babas et Pascaline Guilgori encourent 20 ans de réclusion criminelle pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, au lieu de 30 ans si le juge avait retenu la qualification des violences habituelles. Le verdict est attendu mercredi.