Après une nuit mouvementée, l’émotion reste forte dans le quartier de Cambuston ce dimanche 12 mars au matin. La tension y a été palpable après l’expédition punitive qui s’est déroulée hier en début d’après-midi.
Ce dimanche matin, stupeur et tristesse dominent. Les riverains restent cloîtrés chez eux, de peur de potentielles représailles. Les forces de l’ordre indiquent avoir renforcé les patrouilles dans le quartier.
Une cellule psychologique a été mise en place à la mairie annexe de Cambuston. Elle reste à disposition de ceux qui souhaiteraient en bénéficier. Ils peuvent composer le 02 62 74 32 75.
Abattu en pleine rue
Brice, un homme d’une vingtaine d’années, est mort vers 13h. D’abord renversé de son scooter par un véhicule, il a ensuite été abattu de trois coups de fusils. Les auteurs ont ensuite pris la fuite. Ils ont été recherchés par la police une partie de l’après-midi dans les champs de canne alentours.
Deux hommes en garde à vue
En cours d’après-midi, un premier homme s’est rendu aux policiers, un second a fait de même en fin d’après-midi, entouré de sa famille. L’auteur présumé des coups de fusils et son complice présumé ont ainsi été placés en garde à vue.
Le véhicule qui pourrait être impliqué, un fourgon blanc, a été saisi, tout comme le deux-roues de la victime.
Un quartier sous tension
Un important dispositif de sécurité avait alors été mis en place par les forces de l’ordre du commissariat de Saint-André, en fin de journée hier. Les proches de la victime étaient encore rassemblés en nombre en soirée dans le quartier de Cambuston. La tension y était palpable.
Selon les premiers éléments, il s’agirait d’un règlement de compte entre deux familles rivales du quartier, commencé dès le matin. La victime se serait bagarrée avec un membre de l’autre famille. Ces violences résulteraient d’un long passif entre elles.
Une victime au casier chargé
Ancien employé communal, Brice avait travaillé au Parc du Colosse à Saint-André. Licencié et poursuivi pour corruption, la victime avait un casier judiciaire chargé selon la police.
Le maire de Saint-André appelle à "laisser la justice faire son travail"
Le maire de Saint-André, Joé Bédier a réagi ce dimanche en fin de matinée. " En tant que premier magistrat de la commune, je déplore et condamne fermement cet acte qui a entrainé la mort d’un homme qui plus est père de famille ", écrit l’édile dans un communiqué de presse.
Il ajoute " suite à ce drame, l’émotion est vive et les interrogations sont nombreuses ". Le maire de Saint-André concède qu’il est " légitime de s’interroger sur les circonstances et les origines de cet acte ", faisant référence au casier de la victime, mais insiste sur le fait que " ces questions relèvent de l’enquête du parquet en cours et du résultats des auditions des deux suspects interrogés par les services de police ".
Enfin, Joé Bédier rappelle que " la collectivité met tout en œuvre depuis 2020 afin de contribuer au développement humain, social et économique " du territoire. Il met en garde contre " le populisme ambiant qui accompagne ce type d’événement ", et réaffirme vouloir " agir et poursuivre " les efforts pour " l’éducation, l’apprentissage et la culture ". Des thèmes qui, s’ils occupent une place plus importante dans la société, seront selon lui le " biais " pour mettre " fin à la spirale infernale de la violence qui n’épargne aucun territoire de la République ".