A Saint-André, les agressions se multiplient envers les pompiers et les forces de l’ordre. Les syndicats réagissent, le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, condamne ces actes.
Hier, dimanche 2 octobre, des policiers ont été agressés, alors qu’ils escortaient des pompiers en intervention sur un incendie dans le quartier de Terrain Fayard. L’un d’eux est blessé à la main. La semaine dernière déjà, les pompiers de la commune faisaient face à des actes d'incivilité.
"On ne laissera pas faire", assure le préfet
"Je condamne fermement ces actes d'agression à l'égard des fonctionnaires de police, a déclaré le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, sur Réunion La 1ère.
Un agent a eu une blessure superficielle, mais scandaleuse. Je soutiens les fonctionnaires de police et les pompiers, il est anormal qu’ils soient agressés.
Jérôme Filippini, préfet de La Réunion
Le préfet de La Réunion précise que des "actions de terrain doivent être menées et qu'elles ne relèvent pas forcement de l'Etat". "On ne laissera pas faire", ajoute-t-il avant d'annoncer des renforts.
"Des interpellations et des peines fortes"
Pour Idriss Rangassamy, secrétaire départemental d’Alliance Police, il est temps de "se mettre autour de la table pour comprendre comment on arrive à cette situation". Il rappelle qu’hier "la police venait en soutien des pompiers en intervention pour aider des personnes".
Vers 22h, une patrouille de police escortait des pompiers en intervention lorsqu’elle a été caillassée par plusieurs individus. L'un des galets a atterri sur le pare-brise du véhicule des fonctionnaires de police. Un agent a été blessé à la main.
Le secrétaire départemental d’Alliance Police demande aussi des "interpellations et des peines fortes pour lancer un signal fort à ceux qui s’adonnent à ce genre d’action".
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"Une tolérance zéro"
Une demande partagée par Edwige Guesneux, du syndicat SGP FO Police. "Une tolérance zéro, des sanctions sévères et dissuasives à l’encontre des auteurs des faits", demande le syndicat.
La situation est dramatique. Nous sommes tenus d’intervenir en assistance aux pompiers, et les pompiers ne peuvent pas intervenir sans la présence de la police. C’est choquant.
Edwige Guesneux, SGP FO Police
"Réinvestir le quartier"
De son côté, Mickaël Hoareau, délégué départemental UNSA Police, souhaite que "la police réinvestisse ce quartier avec l’aide de la ville, l’Etat et la justice".
La police a demandé à faire des contrôles sur ce quartier pour tenter de retrouver les auteurs de cette agression. Nous allons demander l’assistance de la Compagnie Départementale d’Intervention pour investir les quartiers, contrôler, et montrer que la police est présente et ne se laisse pas faire dans ce quartier.
Mickaël Hoareau, délégué départemental UNSA Police
Le ras le bol des habitants
Les habitants réagissent aussi. Ils sont lassés de voir leur quartier être pointé du doigt et stigmatisé en soirée.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Le 23 septembre dernier, des sapeurs-pompiers étaient déjà caillassés et pourchassés alors qu’ils intervenaient pour un feu de poubelle dans ce même quartier de Saint-André. Dans la foulée, le Sdis, la Police, l'Etat et le maire, Joe Bédier, décidaient que les pompiers seraient désormais escortés par les forces de l'ordre lors de leurs interventions dans les quartiers dits sensibles.
Réactions des politiques
Dans un communiqué, le maire de Saint-André, Joé Bédier, "condamne ces actes graves qui mettent en danger la vie des personnels de secours". "Ces actes ne doivent pas restés impunis et sans conséquence, ajoute le maire. Il faut interpeller et déférer cette minorité de voyous qui veulent remettre en cause tout le travail social et éducatif engagé".
Le député de La Réunion, Jean-Hugues Ratenon, condamne aussi ces actes. "Des moyens humains supplémentaires doivent être accordés à ceux qui sont chargés de sauver et de protéger la population, assure le député. (…) La sécurité de tous doit être assurée et les auteurs de ces violences mis hors d’état de nuire". Il demande plus de contrôles et une "plus forte présence des forces de l’ordre sur le terrain, des médiations et des projets partagés et portés par la population, les élus et les associations".