Enseignant giflé par une élève à Saint-André : "les dérives de la société s'invitent dans nos établissements"

Une classe de collège à La Réunion (photo d'illustration).
Mardi dernier, un enseignant du collège Mille Roches à Saint-André a été giflé par une élève. Il a porté plainte. La collégienne a été entendue en garde à vue. Syndicats et parents d'élèves réagissent.

Une élève a été placée en garde à vue mardi dernier, après avoir giflé un enseignant. La scène a eu lieu en plein cours au collège Mille Roches à Saint-André. L'élève a été provisoirement exclue de l'établissement et s'expose à de lourdes sanctions disciplinaires. Les syndicats d'enseignants réagissent.

Manque de moyens pour encadrer les jeunes

Guillaume Haribaud, secrétaire FSU Réunion, pointe du doigt le manque de moyens. Selon lui, ces incidents arrivent car "il n'y a pas assez d'êtres humains pour encadrer d'autres êtres humains plus jeunes, qui n'ont pas le même discernement que les adultes et peuvent faire des choses qui contreviennent à la loi".

Regardez les précisions de Réunion La 1ère :

Un élève du collège Mille Roches à Saint-André a giflé un enseignant en plein cours. Syndicats et parents d'élèves réagissent. Reportage

 

"Les dérives de la société"

Sur les réseaux sociaux, des vidéos d'élèves insultants des professeurs sont régulièrement postées. De quoi fragiliser le statut de l'enseignant. Frédéric Samy, représentant du SNALC, estime que "l'autorité de l'enseignant reste, mais ce sont les dérives de la société qui s'invitent au cœur de nos établissements". "Il y a des dysfonctionnements, c'est évident, poursuit Frédéric Samy, représentant du SNALC. L'incivilité est telle qu'un enseignant agressé est désarmé et sans réponse".

"Tous responsables"

Suite à cette gifle mardi dernier à Saint-André, la rectrice de l'Académie, Chantal Manès-Bonnisseau, avait aussitôt "condamné avec la plus grande fermeté cet acte isolé". Elle assurait "l’enseignant, ainsi que l’ensemble de la communauté éducative de l’établissement, de son soutien plein et entier".

Pour Daniel Amouny, président de la FCPE, Fédération des Parents d'Elèves, "les parents ont une responsabilité, mais l'éducation nationale aussi". "Selon les parents, cet enfant aurait été victime de harcèlement, poursuit Daniel Amouny. Nous sommes tous responsables car nous sommes tous co-éducateurs de nos enfants. Comme dit un proverbe africain : "il faut tout un village pour éduquer un enfant"."

Face à la multiplication de ces incivilités, la FCPE envisage d'agir et appelle à un rassemblement le 20 novembre prochain sur le parvis des droits de l'homme à Champs Fleury.