Saint-André : au collège des Milles Roches, les interminables travaux conduisent à un débrayage

débrayage au collège Mille Roche
Parents d'élèves, enseignants, agents de service du collège Mille Roches à Saint-André ont débrayé ce vendredi 8 février pour dire leur mécontentement face à la réhabilitation de l'établissement qui n'en finit pas. Entamés en 2019, ils doivent s'achever dans plusieurs mois.

Ce vendredi 9 février, tous disent leur ras-le-bol : enseignants, agents de service, parents d'élèves, sont ensemble pour dénoncer les travaux interminables du collège Mille Roches à Saint-André, entamés en 2019 et toujours pas achevés. 

"Collège en détresse", dit une affiche aposée sur la grille de l'établissement, dont le personnel a débrayé ce vendredi. 

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

Débrayage au collège Mille Roches de Saint-André

Une quinzaine de salles de classe manquantes

Actuellement, il manque une quinzaine de salles de classe, raconte un professeur d'Education physique et sportive du collège, membre du conseil d'administration et du syndicat SNES-FSU. Ce qui a pour conséquence de contraindre les emplois du temps.

"Depuis 2019 on subit une grosse rénovation du collège qui n'en finit pas, au déroulement catastrophique avec toujours des délais supplémentaires. On n'en peut plus, on exige un calendrier qui nous dise quand tel ou tel bâtiment sera livré" revendique-t-il. 

"En quatre ans on sort un collège neuf de terre" 

Aucun espoir que les travaux soient achevés rapidement, observent-ils. Car les opérations sur certains bâtiments viennent tout juste de commencer, selon le professeur d'EPS, Benoît Lecast. "Ça va durer encore deux ans cette histoire !" s'exclame-t-il.

"En quatre ans on sort un collège neuf de terre, et là c'est une rénovation et ils ne sont pas capables de la finir !"

Benoît Lecast, professeur d'EPS au collège des Mille Roches

Piscine et mur d'escalade fermés 

La piscine intramuros dont l'établissement bénéficie, est pour sa part laissée à l'abandon depuis près de 4 ans, "inutilisable parce que les travaux n'avancent pas". "Il reste quelques trucs à régler, mais ça traîne et on ne sait pas pourquoi", commente le professeur d'EPS. Idem pour le mur d'escalade, lui aussi impossible d'accès. 

"On souhaite un calendrier précis avec des engagements sérieux".

Benoît Lecast, professeur d'EPS au collège Mille Roches

débrayage au collège Mille Roche

Engagements non-tenus, dénoncent enseignants et parents

Une réunion avec le conseil départemental s'était tenue en novembre dernier, mais, selon l'enseignant, les engagements pris n'auraient pas été tenus.

Marie-Hélène Amable, représentante des parents d'élèves du collège Mille Roches, dit pour sa part ne plus rien espérer des réunions avec le conseil départemental. "On est lassés, désespérés, encore une fois ils vont nous raconter des histoires", dit-elle.

débrayage au collège Mille Roche

 

Cours dans des préfabriqués 

En attendant, les conditions de travail en classe sont considérablement dégradées, surtout pendant l'été austral. Ce sont des préfabriqués qui ont été mis en place pour se substituer aux salles de classe, avec seulement un ventilateur pour lutter contre la chaleur, racontent parents d'élèves comme enseignants. Sans oublier le bruit et le manque de sécurité occasionnés par les travaux.

"A ce ryhtme-là, je pense que mon fils qui est en 5ème finira sa 3ème dans un établissement encore en travaux". 

Marie-Hélène Amable, représentante des parents d'élèves

Covid et entreprises liquidées

Ce vendredi, le Département a envoyé une délégation technique de 4 techniciens accompagnés de l'adjoint au directeur des bâtiments et du patrimoine de la collectivité faire le point sur le chantier. Si les travaux n'ont pas été achevés à la date promise, c'est pour plusieurs raisons : le Covid, qui a retardé le chantier, mais aussi la liquidation de nombreuses entreprises après la crise sanitaire.  "On a un gros problème de conjoncture économique des entreprises avec des liquidations. (...) Lorsqu'il y a une entreprise liquidée, le chantier s'arrête", souligne Frédéric Chane-Kene, adjoint au directeur des bâtiments et patrimoine du Département.

Présence d'amiante

Aussi, avance-t-il, la réhabilitation de l'établissement vieux de 50 ans est loin d'être aussi aisée que s'il s'agissait de travaux sur un collège neuf. La présence d'amiante pose notamment problème.

Le bâtiment B du collège par exemple, a été désamianté, mais ne peut être à nouveau occupé en raison de l'absence des finitions de l'étanchéité, explique Frédéric Chane-Kene. Des finitions qui empêchent une trentaine de salles quasi-prêtes d'être livrées, au grand désarroi des enseignants comme des parents d'élèves.

Livraison annoncée "en juillet 2024"

Initialement, le collège réhabilité aurait dû être livré mi-2023. Désormais, l'objectif a été revu, fixant la livraison à "juillet 2024, pour être prêts à la rentrée" d'août, soit "avec un an de décalage". 

Plus précisément, "trois grosses entités" restent en chantier, selon la collectivité départementale : la piscine, dont la livraison est annoncée pour le mois de mars, la cuisine, qui devra elle attendre la prochaine rentrée scolaire, et le bâtiment A, dont le désamiantage a commencé, avant sa démolition. 

Plusieurs centaines de milliers d'euros de surcoûts

L'enveloppe de 10 millions d'euros allouée à la réhabilitation du collège de Mille Roches devra être allongée de 500 à 800 000 euros supplémentaires, nécessaires pour achever le chantier, précise le Département.