"Si les faits sont avérés, ils sont très graves, et il peut y avoir même une qualification pénale", a réagi Frédéric Léguillier, directeur départemental du SDIS Réunion.
Victime d’un malaise, l’homme est décédé
Des pompiers du centre de secours de Saint-Benoît sont accusés de non-assistance à personne en danger, comme le révèlent nos confrères du Journal de l’île, ce mercredi 28 juin.
Le 21 juin dernier, l’équipage n’aurait pas porté secours à un homme d'une quarantaine d'années, victime d'un malaise sur la voie publique et décédé à l'hôpital. Les six pompiers partaient en intervention sur un accident de la route, lorsqu’ils auraient été témoins du malaise. Le chef d’équipe aurait ordonné à son équipage de poursuivre leur route vers l’accident.
Deux enquêtes ouvertes
Deux enquêtes sont ouvertes, l’une est judiciaire et l'autre est administrative. Le chef d'équipe a été suspendu. Si les faits sont avérés, le colonel Frédéric Léguillier, directeur départemental du SDIS, prononcera des sanctions disciplinaires à l’encontre du chef d’agrès qui aurait pris la décision de ne pas porter assistance à cet homme pris d’un malaise.
Le chef d’équipe suspendu
"On a ouvert une enquête administrative, on s’est mis en relation avec la Procureur de la République, explique le colonel Frédéric Léguillier. Dans un premier temps, j’ai été amené à proposer au Président la suspension du chef de bord du véhicule qui serait mis en cause, c’est une mesure conservatoire".
"Quand on a une enquête à mener, pour que ça se passe en toute sérénité au niveau du service, on est amené à suspendre l’agent", ajoute-t-il.
S’arrêter pour secourir
Comme tous les citoyens, les pompiers doivent s’arrêter pour secourir une personne en détresse et analyser la situation, quelle que soit la mission de secours qu’ils sont en train de gérer au préalable.
"Vous devez vous arrêter, vous devez appeler les secours et porter assistance autant que c’est possible, rappelle le colonel Frédéric Léguillier, directeur départemental du SDIS. Quand on est dans un véhicule de secours et qu’on part sur une intervention, si en cours de route on tombe sur une autre intervention, la règle est de s’arrêter, faire une reconnaissance, demander des renforts, ou le cas échéant de laisser un ou deux sapeurs-pompiers de l’équipage et de poursuivre sa route".
Aucune alerte donnée ?
Le 21 juin dernier, aucune alerte ne semble avoir été laissée par l’équipage de Saint-Benoît pour envoyer une ambulance sur les lieux du malaise. Cela aurait retardé le secours de 14 minutes, le temps qu’un autre véhicule de pompiers de Saint-Benoît intervienne.