Mort de Loïc Louise en 2013 : le gendarme auteur du tir de taser mis en examen pour homicide involontaire

Loïc Louise, un Bénédictin de 21 ans originaire de Bourbier-les-Hauts, est décédé après un tir de taser devant la résidence Priou, à la Ferté-Saint-Aubin, en novembre 2013
Rebondissement dans l’affaire Loïc Louise, du nom de ce Réunionnais de 21 ans mort à la suite d’un tir de taser à Orléans, en novembre 2013. Près de dix ans après les faits, le gendarme auteur du tir a été mis en examen pour homicide involontaire. Un procès va donc se tenir. Un soulagement pour la famille Louise.

La famille Louise ne cache pas sa satisfaction après la décision prise par la justice de mettre en examen le gendarme auteur du tir de taser ayant conduit à son décès, dans la nuit du 2 au 3 novembre 2013. Le militaire est renvoyé devant le tribunal correctionnel d'Orléans pour homicide involontaire.

"C'est déjà un premier pas au niveau de la justice qu'on ait un procès. Ca fait dix ans que notre combat est mené donc nous attendons bien entendu une suite et nous y serons", confie Berthe Louise. "Je voudrais voir cette personne et l'entendre... Il faut qu'il me dise exactement ce qu'il a fait à mon fils".

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Rebondissement dans l'affaire Loïc Louise. Le gendarme auteur de la décharge de taser ayant tué le jeune Réunionnais, a été mis en examen ©Réunion la 1ère

"C'était pas un voyou"

Même sentiment de la part de Johny Louise, le père de la victime : "Depuis dix ans, on est en souffrance, on pense tout le temps à notre fils. C'était pas un voyou, c'était quelqu'un qui avançait dans sa vie, indique-t-il. J'étais sur place à l'endroit où il est décédé et j'ai vu tous les témoins. Pour moi, le gendarme n'a pas fait ce qu'il fallait"

Le soir des faits, Loïc Louise était alcoolisé et s'était bagarré avec d'autres jeunes devant la résidence Priou, à la Ferté-Saint-Aubin. Une altercation ayant conduit à l'intervention des forces de l'ordre et finalement d'un gendarme ayant tenté de le neutraliser avec son taser.

Deux tirs de taser, dont un "à bout touchant"

Le jeune Bénédictin originaire de Bourbier-les-Hauts a finalement trouvé la mort sur place. "Le gendarme s'est senti dans l'obligation d'utiliser un taser à l'encontre de Loïc Louise qui était effectivement émêché au moment des faits, et qui était aussi torse nu ce qui est important puisqu'il pleuvait un peu", indique Me Fabrice Saubert, l'avocat de la famille Louise.

"Le tir de taser s'est fait au niveau de sa poitrine, ce qui dans l'instruction est interdit. Le premier tir de taser a duré 17 secondes au lieu de durer 5 secondes, avance le conseil. Et à la suite de ce tir, une fois que Loïc était à terre et maîtrisé par les deux autres gendarmes présents, ce gendarme est revenu donner un second tir à bout touchant de 5 secondes supplémentaires".

Une enquête à rebondissements

Sept mois après le drame, l’enquête avait été close sans qu'aucun lien n’ait été établi entre le tir de taser et le décès du jeune homme. Jusqu'à ce que le procureur de la République de l'époque ouvre une information judiciaire pour homicide involontaire quelques mois plus tard.

Ce qui avait conduit en juin 2019 au placement de l’ancien gendarme adjoint volontaire sous le statut de témoin assisté, comme l'avaient rapporté à l'époque nos confrères de France 3 Val de Loire. C'était sans compter sur ce nouveau rebondissement à l'issue de l'instruction.