La traque contre les délinquants se poursuit. La préfecture a mené, hier, jeudi 13 février, une nouvelle opération anti-bandes. Les forces de l'ordre se sont rendues dans le centre-ville de Saint-Benoît.
Des avis partagés
Il est 18h quand les forces de l'ordre arrivent dans la résidence Fragrance à Saint-Benoît.
"C'est un contrôle inutile ça !", lance un habitant de l'immeuble."Lé pas sécurisant, au contraire, zot i empire la violence, c'est une provocation ça !", ajoute-t-il, très énervé.
De son côté, ce bénédictin de 79 ans se dit rassuré de voir ces policiers. Il vit dans la résidence depuis trois ans et apprécie l'opération. "Je pense que c'est bien, même si ici c'est pas trop mal. Il y a pire comme à Bras-Fusil par exemple là où j'ai habité" confie-t-il.
Deux interpellations en 30 minutes
Jardin, couloirs, cages d’escalier, rien n’échappe aux forces de l’ordre.
En une demi-heure d'opération, ce sont déjà deux interpellations.
Général Frédéric Labrunye, commandant de la gendarmerie de La Réunion.
Le commandant de la gendarmerie de La Réunion se félicite de ce résultat : "L'une pour un port d'arme illégal et l'autre pour ce que l'on appelle un hit positif, ça veut dire que l'individu était demandé par les autorités judiciaires à Mayotte pour répondre de ses actes", explique le général Frédéric Labrunye.
Ce déploiement de force permet d'obtenir des résultats qu'on n'aurait pas eu autrement.
Général Frédéric Labrunye, commandant de la gendarmerie de La Réunion
"Nou largue pas !"
Cette opération s'inscrit dans "la continuité des annonces faites il y a une dizaine de jours, annonce le préfet. Je suis venu à Saint-Benoit, pour confirmer que ce que j'avais annoncé, allait durer", ajoute Patrice Latron.
Je suis venu marquer le coup et dire aux Réunionnais, nou largue pas !
Patrice Latron, préfet de La Réunion
Ces contrôles vont devenir "la routine", prévient le préfet. Mais tout ne se résume pas à des interpellations, "l'enjeu c'est aussi de dire aux Réunionnais que l'espace public leur appartient, à la République, mais pas aux bandes", dit-il.
Il y aura toutes les semaines des opérations anti-bandes dans les villes concernées par ce phénomène.
Patrice Latron, préfet de La Réunion
Des moyens mobilisés
Au total, 70 gendarmes hommes de l’escadron de la gendarmerie et de la police municipale étaient mobilisés. Il y avait également deux chiens de recherche de stupéfiants et un drone.
Le maire de Saint-Benoît se dit satisfait des contrôles du plan anti-bandes : "C'est un besoin pour le vivre ensemble Réunionnais", pense Patrice Selly.
Il faut montrer que l'ordre républicain est bien installé sur notre territoire. Les lieux choisis par les forces de l'ordre correspondent aux sites où les jeunes se rassemblement.
Patrice Selly, maire de Saint-Benoît
Une trentaine d'interpellations depuis le plan anti-bandes
Depuis la mise en place du plan anti-bandes, une trentaine d'opérations ont été menées et 35 personnes interpellées en une semaine, indique la Gendarmerie de La Réunion. Il y a aussi eu une quarantaine de délits routiers et des amendes forfaitaires délictuelles. "Quelqu'un qui a un joint sur lui peut faire l'objet d'une amende de 200 euros", assure Patrice Latron.
Le volet administratif
La cellule anti-bandes se réunit ce vendredi 14 février. 40 cas de mineurs délinquants seront étudiés avec la Caisse d'Allocations Familiales, "pour interpeller leurs parents, s'ils sont à La Réunion, et leur demander s'ils respectent leurs obligations parentales. Si ce n'est pas le cas, la Caf prendra un certain nombre de mesures", prévient Patrice Latron, le préfet.
Pour les mineurs trouvés sur la voie publique, c'est à la fois un accompagnement éducatif avec le travail de la protection de l'enfance et du Département, mais c'est aussi une réponse pénale apportée aux parents. S'ils doivent être sanctionnés, ça sera fait.
Véronique Denizot, procureure de la République