PORTRAIT. Qui est le "Jako malbar" qui défile dans les rues de Saint-Benoît ?

Certains le craignent, d’autres espèrent l’apercevoir pour passer une bonne année. Depuis lundi, un "Jako malbar" défile chaque jour dans les rues de Saint-Benoît. Il est incarné par Pascal Philéas, le fils du zarboutan Gramoune Lélé.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

En l’honneur du Dieu hindoue Hanuman

"Le Jako purifie et enlève toutes les mauvaises choses", assure Pascal Philéas qui enchaîne les acrobaties et les danses recouvert d’une peinture jaune. Chaque jour depuis lundi, il change de couleur, selon ses humeurs. Hier, il était en bleu.

C’est le traditionnel spectacle du début de l’année pour la communauté tamoule en l’honneur du Dieu hindoue Hanuman, connu pour avoir soulevé des montagnes. Le Jako s'arrête dans les croisements où devant les maisons, à la demande. Il marchera ainsi jusqu'à vendredi.

Danses au son des tambours

Depuis trois ans, Pascal Philéas suit les traces de son père en incarnant ce personnage. "Quand je danse, je danse pour tous les Jakos, pour mon père, quand je danse ça me prend, je ne vois plus personne et je ne suis plus moi", confie Pascal Philéas qui se déchaîne au son des tambours et autres instruments de musique.

Une demande des ancêtres

Père de trois enfants, Pascal Philéas raconte avoir fait un rêve où ses ancêtres lui demandaient de devenir Jako. "Ce rêve est revenu à plusieurs reprises, jusqu’au jour où mon grand-père me l’a demandé", assure-t-il. Pascal Philéas remplit ce rôle avec passion même s’il reconnaît qu’il est prenant. Il arrêtera l’année prochaine, annonce-t-il.

Bonheur et honneur

En attendant, sa présence était très appréciée ce matin dans les rues de Saint-Benoît. "C’est une tradition, ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas vu, avant quand on était jeune on en avait peur, maintenant c’est un événement, se souvient un Bénédictin. C’est un personnage qui nous fait penser à nos ancêtres et c’est important pour les jeunes de le connaître. C’est un honneur pour le quartier, c’est beau à voir et c’est juste une fois par an".

Bernard aussi est ravi et en profite pour faire une offrande au Jako. "Il porte bonheur aussi et il permet de bien commencer l’année", sourit-il.