Marie-Josée Carmaly n'avait plus revu sa mère Josianne depuis sa plus tendre enfance. Exilée brutalement en métropole à la fin des années 1960, comme de nombreux autres jeunes Réunionnais dits de la Creuse, elle est parvenue à retrouver ses proches au bout de six années de recherches.
Ces recherches entreprises au décès de sa mère adoptive l'ont conduit à Saint-Benoît, dans le quartier de Bras-Fusil. C'est là que Marie-Josée a retrouvé ses proches il y a à peine une dizaine de jours.
Une famille à nouveau réunie
Au fil des recherches internet et des appels téléphoniques, Marie-Josée apprend qu'elle a un frère, Josian. Celui-ci confie qu'ils ont tous les deux fini en pleurs, sous le poids de l'émotion, lorsqu'ils se sont parlés au téléphone pour la première fois. Marie-Josée a également pu retrouver deux de ses soeurs, Christine et Brigitte.
Des retrouvailles particulièrement émouvantes également pour leur mère qui ne peut retenir ses larmes lorsqu'elle voit ses enfants ainsi réunis. "Moin lé content, ça fait longtemps nous té pas encore vu", confie Josianne.
50 ans de séparation
Marie-Josée aura été séparée de ses proches pendant plus de 50 ans... Il ne manque plus qu'un membre pour que la famille soit au complet : tout comme Marie-Josée, Nathalie Carmaly, la dernière soeur de la fratrie, a été emmenée de force en métropole à la fin des années 1960.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Un SOS lancé sur les réseaux sociaux
Les équipes de La 1ère avaient déjà consacré un article à la famille Carmaly en juillet 2019. L'un des enfants de la fratrie, Gabriel, 19 ans et fils de Josian, était entré en contact avec l'une de nos journalistes, Laura Philippon, pour lui faire part de la douloureuse histoire familiale et tenter de retrouver ses deux tantes, Marie Josée et Nathalie.
Les médias classiques tout comme les réseaux sociaux sont autant d'outils qui ont déjà fait leur preuve pour plusieurs de ces enfants de la Creuse, dans leur quête de retrouver leurs proches.
Re(voir) l'interview de Laura Philippon sur Réunion La 1ère :
Plus de 2 000 enfants séparés de leurs familles
De 1963 à 1982, environ 2 150 enfants réunionnais ont été envoyés dans l’Hexagone. Appelés "les Réunionnais de la Creuse", ils ont désormais plus de 50 ans et ne savent rien de leur passé. Mais il reste toujours des familles réunionnaises qui tentent désespérément de les retrouver.
Jean-Philippe Jean-Marie, le président de l'association Rasinn Anlèr, accompagne ces familles et ces enfants déracinés alors qu'ils étaient très jeunes.
Re(voir) son interview sur Réunion La 1ère :