"Non aux fermetures de classes, aux classes surchargées, aux suppressions de postes", pouvait-on lire sur une grande banderole bleue ce jeudi 20 avril 2023, installée devant le lycée Bouvet de Saint-Benoît. Tout près, des professeurs qui ont à nouveau décidé de faire grève pour protester contre la baisse des moyens qui sont alloués à leur établissement. Une dizaine d'enseignants ont décidé de faire grève.
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Cette nouvelle mobilisation fait suite à un premier mouvement, le 2 mars dernier. Mais après plus d'un mois et demi, rien n'a changé selon les professeurs grévistes. Toutefois, une délégation a bien été reçue par le rectorat, concède Cyril Quari, professeur du lycée. Mais la réunion a été "décevante" dit-il. "Le rectorat nous a expliqué qu'on avait plutôt de la chance. Le lycée propose de bons résultats ce qui veut dire que les profs travaillent bien", rapporte Cyril Quari.
Des classes surchargées
Il dénonce aussi une "manipulation des chiffres" du rectorat, qui aurait moyenné le nombre d'élèves en classes générales avec le nombre d'élèves en classes technologiques, où ils sont moins nombreux.
"Ici à Saint-Benoît, la plupart des élèves sont issus de REP+. Lorsqu'ils passent d'une classe de 23 élèves en troisième, à des classes surchargées en seconde, il y a une violence sociale à la fois pour eux, mais aussi pour les professeurs qui ne peuvent pas les accompagner de la façon dont ils le souhaiteraient".
Cyril Quari, enseignant au lycée Amiral Lacaze
Pour Thierry Souprayenmesrty, professeur d'éducation physique et sportive (EPS), les classes sont toujours bien trop surchargées. "On a 35 élèves à gérer en escalade, en terme de sécurité c'est impossible, tout le monde le sait. Il y a 6 à 7 élèves qui sont sûrs de ne pas atteindre les objectifs", témoigne-t-il.
Fermeture d'une classe de terminale
Les grévistes regrettent la fermeture d'une classe de première, et l'autre en terminale.
Pourtant, de l'avis de Nathalie Brasselet, proviseure du lycée Amiral Bouvet, "la situation a évolué dans le sens où nous avons eu une classe de seconde supplémentaire, et le rectorat s'est engagé à nous donner une classe de première supplémentaire, puisqu'on a les effectifs corrélés au nombre d'heures".
Pour la classe de terminale supplémentaire en revanche, "c'est plus compliqué, car il n'y a pas le nombre d'élèves suffisant pour ouvrir une classe supplémentaire", achève la proviseure. Qui assure : "On met tout en oeuvre pour que les classes soient moins surchargées, qu'il y ait des groupes dans certaines disciplines".
Davantage de difficultés pour les élèves
Du côté des élèves également, la surcharge des classes est vécue comme problématique. "Je pense que quand on est trop nombreux en classe, c'est difficile de capter l'attention d'un professeur, et quand il y a trop de bruit, de rester concentrés", confie une lycéenne, en classe de première. "En SES, on est une trentaine dans une classe, c'est vraiment compliqué pour un professeur de s'attarder sur un élève en difficulté et faire en sorte qu'il soit à jour", affirme un autre lycéen.