Saint-Denis affiche une croissance de près d’un millier d’habitants par an

Le téléphérique permet de relier le quartier de Bois de Nèfles à celui du Chaudron en une quinzaine de minutes
Le chef-lieu de La Réunion attire de plus en plus de monde. La moitié des arrivants résident déjà dans l’île, principalement dans l’Ouest, le Sud et le Grand-Est. Les départs de Saint-Denis sont en revanche plus nombreux vers le Nord-Est. Le Moufia et Petite-Ile Bas-de-la-Rivière concentrent le plus d'arrivants.

Entre 2016 et 2020, 8 020 personnes en moyenne se sont installées chaque année à Saint-Denis, faisant de la "capitale" de La Réunion, une ville attractive. Beaucoup d’arrivées et un peu moins de départs, 6 950 habitants quittent la ville chaque année en moyenne.

Le chef-lieu bénéficie donc d’une croissance annuelle de près d’un millier d’habitants. Saint-Denis est la commune la plus peuplée des départements d’Outre-mer, avec 154 765 habitants au 1er janvier 2021. Sa population augmente deux fois plus vite que la moyenne régionale.

 

La moitié des arrivants viennent de La Réunion

Les nouveaux résidents sont, pour plus de la moitié, originaires d’une autre commune de l’île, soit 51%, d’abord de l’Ouest, puis du Sud et du Grand-Est. Le reste des arrivants vient de l’hexagone pour 43% et de l’étranger pour 6%. Saint-Denis concentre à elle seule près de 37% des personnes qui s’installent à La Réunion, venant de l’étranger.

A noter, l’arrivée de nouveaux habitants en provenance de Mayotte était très limitée entre 2016 et 2020, soit 210 personnes par an en moyenne. Cela représente une part minime sur les plus de 8 000 arrivants annuels, " loin des affabulations sur les réseaux sociaux ", note la maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts.

55% des personnes qui quittent Saint-Denis, soit 3 830 personnes par an en moyenne, déménagent vers une autre commune de l’île.

Sainte-Clotilde, secteur en expansion

Les quartiers du Moufia et de Petite-Ile Bas-de-la-Rivière sont ceux qui voient arriver le plus de nouveaux résidents. Le premier est le lieu d’implantation de l’Université de La Réunion, tandis que le second est celui de la caserne Lambert, poste de commandement des Forces armées de la zone Sud de l’Océan Indien. 69% des arrivants du Moufia et 64% de ceux du Chaudron sont des résidents de La Réunion.

Il y a bien le centre-ville historique, explique Ericka Bareigts, la maire de Saint-Denis, " mais la ville se déplace vers l’Est, vers La Bretagne, Domenjod ". Un " deuxième centre-ville " pourrait voir le jour.

Entre le Chaudron, La Bretagne et le centre-ville historique, il y a Sainte-Clotilde, un territoire qui a été bousculé ces dernières années, qui a accueilli beaucoup de logements, qui a beaucoup changé. Sainte-Clotilde peut devenir demain un nouveau cœur.

Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis

 

Partir pour devenir propriétaire

La forte migration résidentielle pose la question du logement. Trois-quarts des nouveaux arrivants vivent en appartement, et peu sont propriétaires de leur logement, soit 8% contre 20% des arrivants sur l’île.

En revanche, les personnes qui quittent Saint-Denis pour une autre commune de La Réunion le font le plus souvent pour devenir propriétaires, davantage pour être en maison plutôt qu’en appartement, explique Loup Wolff, directeur interrégional de l’Insee Réunion-Mayotte.

La maire de Saint-Denis voit dans cette étude sur les migrations résidentielles sur sa commune réalisée par l’Insee, le symbole d’une attractivité qui valide sa politique d’aménagements, elle souhaite ainsi la poursuivre en construisant plus de logements intermédiaires et en continuant la mixité.