Ils manifestent contre le port du masque, dans la rue et à l’école, et pour la levée totale des motifs impérieux pour voyager. Alors que les restrictions s’allègent fortement dans l’Hexagone, elles restent majoritairement en vigueur à La Réunion, et cela n’est pas du goût de tous.
Fin du port du masque dans l’espace public, sous conditions, et à l’école depuis hier, jeudi 17 juin, et fin du couvre-feu à compter du dimanche 20 juin dans l’Hexagone, les mesures de restrictions s’envolent avec l’arrivée des vacances d’été.
A La Réunion, la 3ème étape du plan de désescalade est bien entrée en vigueur mercredi 16 juin, mais l’allègement des restrictions n’est pas de la même ampleur. Le port du masque reste obligatoire sur la voie publique, et les motifs impérieux ne sont levés pour voyager que pour les personnes vaccinées.
Une centaine de manifestants
Des décisions que contestent toujours plusieurs collectifs locaux. Une centaine de personnes s’est ainsi rassemblée devant la préfecture, à Saint-Denis, ce vendredi 18 juin à 14h, pour le faire savoir aux autorités. Une délégation a été reçue dans la matinée par la directrice de cabinet.
Les membres des collectifs reçus souhaitent qu’un débat public soit ouvert sur la gestion de la crise sanitaire sur plusieurs points, parmi lesquels la levée des motifs impérieux pour tous pour voyager entre La Réunion et l’Hexagone, le port du masque ou encore les impacts économiques de cette gestion de crise.
Plus qu’une levée totale des restrictions, certains demandent surtout des explications, assure Vincent Bentolila, médecin qui représente le collectif "Réinfo Covid 974".
Motifs impérieux, une discrimination selon les manifestants
Pas de changement de position des autorités, à savoir pas de levée des motifs impérieux pour les non-vaccinés pour voyager entre La Réunion et l’Hexagone, tant que le taux d’incidence ne diminuera pas, rapporte un des porte-paroles du mouvement.
La préfecture s’appuierait sur la présence du variant sud-africain à La Réunion et sur celle d’autres variants dans l’Hexagone pour justifier du maintien de la restriction de déplacement. Une explication qui peine à convaincre.
Pour Vincent Bentolila, et d’autres manifestants, il y a une forme de discrimination entre personnes vaccinées et non-vaccinées. Il déplore le manque d’informations concernant les critères justifiant le maintien ou la levée des motifs impérieux, et estime " qu’aucune véritable raison scientifique " ne justifie leur maintien.
Le port du masque reste de vigueur en extérieur et à l’école
Pas de fin du port du masque à l’école avant la fin de l’année scolaire non plus, aurait indiqué la préfecture à la délégation qui l’a rencontré ce vendredi matin. Le taux d’incidence reste en effet plus élevé que dans l’Hexagone, où la mesure est désormais levée. Si la situation sanitaire s’améliorait, elle pourrait aussi être levée à La Réunion, à la rentrée scolaire possiblement.
Même son de cloche pour le port du masque en extérieur. Dans l’Hexagone, il n’est plus obligatoire depuis hier, jeudi 17 juin. Sous certaines conditions, il pourra toujours être nécessaire cependant.
(Re)voir le reportage de Réunion la 1ère :
Les manifestants disent vouloir continuer leur mobilisation, notamment sur le terrain judiciaire. Ils iront devant la Cour d’Etat. Les collectifs demandent une nouvelle rencontre, cette fois avec le préfet de La Réunion, le samedi 10 juillet.