Dans les différents halls de la Norvev, à Saint-Denis, les exposants s'activent ce vendredi 29 avril, avant l'ouverture du 33ème Salon de la Maison demain. Cette fois-ci, les visiteurs n'auront pas à présenter de pass sanitaire à l'entrée, la plupart des restrictions ayant été levée.
Le Salon de la Maison retrouve ainsi cette année une configuration normale, sans protocole sanitaire assorti de restrictions au niveau du nombre de stands par exemple, comme cela avait été le cas l'année dernière, en 2021. Et un salon qui se déroule à nouveau au mois de mai, et non pas en octobre comme la dernière fois.
Revoir le reportage de Réunion La 1ère :
Plus de 900 stands
A partir de ce week-end et ce jusqu'au 8 mai prochain, les visiteurs pourront se promener au milieu des 900 stands répartis sur une surface de plus de 17 000 m2. Plus de 100 000 visiteurs sont attendus.
Sur place, les 300 exposants qui participent à ce salon expliquent subir encore les effets de la crise sanitaire et économique.
Anticiper les problèmes de logistique
La problématique du fret maritime est toujours d'actualité et cela, même si la plupart des professionnels ont essayé d'anticiper par exemple les délais de livraison tardifs en constituant leurs stocks de marchandise avec beaucoup plus d'avance que par le passé.
"Même si on essaye d'anticiper le temps que la marchandise arrive, le temps que la matière première soit disponible aussi, on a quand même du retard sur des conteneurs qu'on ne peut pas maîtriser", nuance ainsi Mélanie Dijoux, cuisiniste.
Dans un contexte de hausse des prix
Thierry, un professionnel du carrelage explique lui aussi subir de plein fouet les retards qui vont de pair avec une hausse des prix allant de 20 à 30%. "Le fret est plus cher, les transports sont plus longs, on manque de produits et le coût d'énergie pour les fabricants est plus élevé".
Aucun secteur ne semble épargné, la hausse concerne bien toute la chaine de production, comme le confirme Thomas Frémieux, responsable technique en menuiserie. Celui-ci observe dans son secteur une augmentation des tarifs de l'ordre de 15% mais il reste néanmoins positif.
Le reportage de Céline Latchimy :
5 000 dollars de frais pour faire venir un conteneur
"On absorbe la hausse et après on s'arrange avec les fournisseurs et tout le monde joue le jeu, explique-t-il. On est tous tributaires l'un de l'autre. Si nous, on n'a pas de commande à passer, pour le fabriquant c'est aussi un manque à gagner".
Rudy Bègue est, lui, directeur de travaux et il doit faire également avec une hausse du coût des matières premières. "Aujourd’hui, on est impacté sur les travaux de construction que ce soit les granulats, les blocs, ou encore le fer qui a pris +36 %, énumère-t-il. Et les conteneurs arrivent au compte-goutte et sont beaucoup plus chers qu’avant. Faire venir un conteneur d’Europe nous coûtait avant 1 000 dollars et aujourd’hui, on en est environ à 5 000 dollars. Ça a vraiment beaucoup augmenté".
Mais de l'optimisme tout de même
Patricia, décoratrice, confie aussi avoir un peu d’appréhension à une journée de l'ouverture : "On doit rester au plus près des attentes des clients en leur montrant des innovations qui ont sauté deux ans en fait, donc c’est un peu une gageure pour le coup". Elle reste néanmoins optimiste.
Un optimisme partagé par Mickaël Martin, le directeur général délégué de la Nordev. "Après cette période de repli sur soi, où tout le monde était confiné, on avait envie d’en sortir", lâche-t-il.