Après le passage du cyclone Belal, des prix encore raisonnables avant la pénurie sur les marchés forains

Le marché du Chaudron après Belal.
Comme les clients le craignaient, les prix accusent une légère augmentation après le passage du cyclone Belal. Et de l'avis des maraîchers, les hausses les plus importantes sont encore à venir.

Le paquet de brèdes à 2,50 euros, le chou à 2,50 euros... Sur le marché forain du Chaudron ce mercredi matin, si les prix n'avaient pas encore explosé, ils en prenaient en tout cas le chemin. 

Pour l'instant, les maraîchers finissent leurs stocks d'avant cyclone. Conséquence : le prix de la tomate  reste raisonnable, 5 euros le kilo au plus cher, mais descendant parfois jusqu'à 2 euros pour cette tomate plein champ. "A 2 euros le kilo, le prix lé bon, lé normal", commente une cliente.

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

Prix des fruits et légumes au marché forain.

La tomate encore à deux euros le kilo

C'est aussi devant cet étal qu'on retrouve Nicole, venue prendre quelques tomates pour "un ti rougail", quand même meilleur avec du frais que du congelé. Car pour le reste de ses recettes, la Dionysienne a prévu le coup : avant chaque cyclone, elle stocke des tomates, déjà hachées, qu'elle congèle et ressort selon ses besoins. "Mi aim pa conserves !", justifie-t-elle en rigolant. 

Le marché du Chaudron après Belal.

"Dans 15 jours le prix va augmenter"

Comme Nicole, de nombreux clients seraient bien avisés d'en profiter. Car dans les prochaines semaines, la tomate à 2 euros le kilo risque d'être une denrée bien rare, comme l'explique Gérard Thiburce, agriculteur à Sainte-Marie. Lui a perdu jusqu'à 90% de sa production. Or, trois mois seront nécessaires pour relancer les cultures. "C'est dans 15 jours que le prix va bien augmenter. Le kilo sera peut-être à 5 ou 6 euros", prévient-il.

Les brèdes se font rares 

Du côté des brèdes, comme prévu, beaucoup ont souffert du vent et sont absents du marché. Le brède chou de Chine notamment, souligne Inel, agriculteur à Grand Ilet dans le cirque de Salazie. "Le vent i abîme les feuilles, i casse le coeur. Il faudra attendre un mois, un mois et demi avant d'avoir un joli brede sur le marché", annonce-t-il.

Le brède chouchou, survivant

Cependant, il y en a un qui survit à toutes les épreuves, c'est le brède chouchou, qui ce mercredi trône fièrement sur la table au prix d'un euro le paquet. "Même après le cyclone mi trouve que les brèdes chouchou de Salazie lé pas trop cher !", s'exclame cette cliente qui s'apprête à les accomoder "avec un ti saucisse frite". 

En effet, le brède chouchou est celui qui pousse le plus rapidement, explique Inel, qui le commercialise en général "entre 80 centimes et 1 euro sur le marché". Ce mercredi, il est donc au même prix que d'habitude. "Le brède chouchou i suffit li la tombe dans un bas fond, pas trop de vent, un peu de pluie, en une semaine c'est reparti !", justifie-t-il.

Des fruits en abondance... pour l'instant 

Les fruits eux aussi, finiront par se raréfier, et leur tarif monter. "C'est surtout le vent qui a fait des dégâts", commente Samuel Fontaine, agriculteur à Saint-Benoît. "La na en quantité, mais d'ici deux semaines nora pu", dit-il. 

Le marché du Chaudron après Belal.

Conséquence : Belal a plutôt fait varier les prix de certains fruits à la baisse : le fruit de la passion se vend à 3 euros le kilo, et la mangue à parfois 2 ou 3 euros le kilo... voire même beaucoup moins pour les "mangues Belal", comme les appelle Julien Fontaine, producteur de mangues à la Saline. "Là on finit les vilains mangues avant !" dit-il.

Des mangues tombées à terre à un prix défiant toute concurrence

Vendus à 80 centimes le kilo, ce sont les fruits que le vent du cyclone a fait tomber par terre, mais qui restent consommables en jus par exemple. "C'est intéressant mais il faut les manger tout de suite", sourit Roseline. 

Les autres mangues, cueillies la veille, sont vendues un peu plus cher. Mais comme pour les fruits de la passion, ce seront les dernières, explique Julien Fontaine, qui a subi 80% de pertes sur son exploitation. 

Les bananes enfin, risquent de se faire plus rares, au vu du nombre de pieds pliés par le vent alors qu'ils n'avaient encore pas donné de régimes...  Pour l'instant, elles sont encore à un heureux prix de 2 euros les dix. 

Le marché du Chaudron après Belal.