Confédération nationale du logement : une "école des locataires" pour 2023 à La Réunion

Les locataires de la résidence Flacourt sont accompagnés par Erick Fontaine de la CNL
La Confédération nationale du logement de La Réunion tenait ce samedi matin sa première "Assemblé des locataires" à Saint-Denis. L'organisation qui bataille avec les bailleurs sociaux lorsqu'il est question du prix des loyers ou de logements insalubres annonce la mise en place d'une école pour conseiller et former les locataires.

Plus de 180 personnes ont répondu présent pour la première Assemblée des locataires organisée par la CNL, la Confédération nationale du logement de La Réunion. Rendez-vous était donné à l'ancien hôtel de ville de Saint-Denis pour une matinée placée sous le signe de l'échange.

C'était l'occasion pour les participants de prendre la parole et de faire remonter les problématiques qui se cristallisent depuis des années autour du logement social à La Réunion. "C'était important pour nous de réunir des locataires de toutes les communes de La Réunion", souligne Erick Fontaine, administrateur de la CNL.

Faire valoir les droits des locataires

"Le logement va très mal aujourd'hui dans notre département, poursuit-il. On a de plus en plus de locataires qui se plaignent de conditions inacceptables dans leurs logements et on a aussi des problèmes qui reviennent régulièrement sur les charges locatives ou tout simplement sur la gestion des immeubles".

La CNL rapporte avoir constaté des situations de logements indécents dans une soixantaine d'immeubles de moins de dix ans. "Ce n'est pas tolérable !", lâche Erick Fontaine qui annonce la mise en place en 2023 d'une "école des locataires" dans le but de former et d'expliquer leurs droits aux personnes se trouvant dans une situation problématique.

L'immeuble Flacourt, à Sainte-Marie.

L'exemple de l'immeuble Flacourt

Car, comme l'a démontré le cas des habitants de la résidence Flacourt à Sainte-Marie, les procédures sont parfois complexes pour faire valoir ses droits. Pour rappel, ces locataires vivent depuis deux ans au milieu d'un chantier permanent avec notamment des problèmes d'infiltrations et des murs aux fissures impressionnantes. Et ils ont dû batailler dur pour obtenir une indemnisation ainsi que le gel des loyers suite à la signature d'un arrêté de péril ordinaire.

"C'est très compliqué de mettre en place ces procédures mais il ne faut rien lâcher. Il faut poursuivre cette mobilisation pour mieux vivre dans les logements", défend M. Fontaine. "Là où le droit des locataires est bafoué, il n'y a aucun compromis à avoir !"

Image d'illustration

Contre l'augmentation des loyers en 2023

Lors de cette Assemblée des locataires, la CNL a déploré également l'augmentation des charges et des loyers en 2022 malgré la situation sociale à La Réunion. Et la tendance ne semble pas près de s'inverser... "On est contre l'augmentation des loyers en 2023", prévient ainsi Erick Fontaine.

"Nous avons par exemple 14 euros d'augmentation sur un loyer de 600 euros. Comme les charges locatives ont explosé sur certains immeubles, ça représente pour ces locataires 35 euros de plus à payer au 1er janvier 2023. Ce n'est pas possible !"

L'administrateur régionale de la CNL qui prédit "une situation encore plus explosive" et "un appauvrissement des locataires" a lancé une pétition pour demander le gel des loyers à La Réunion (4 000 signatures) et interpellé les ministres en charge de l'Outre-mer et du Logement.

"Plus de dialogue entre bailleurs et locataires"

Erick Flacourt en appelle à "plus de dialogue" entre les bailleurs sociaux et leurs locataires. "La plus grande question qui revient chez les locataires, c'est le manque d'écoute, on ne répond pas à leurs question. C'est l'absence des bailleurs qui oublient parfois que gérer ce n'est pas seulement prendre des loyers".

"Sans dialogue, il y a des tensions fortes qui se créent entre les locataires et les bailleurs. J'en suis témoin depuis 14 ans : il y a une dégradation de la situation dans l'écoute et dans l'accompagnement".