Soupçons de favoritisme à l'embauche au SDIS : Nassimah Dindar veut être jugée en métropole

Convoquée vendredi au tribunal correctionnel dans l’affaire de prise illégale d'intérêts présumée au SDIS, Nassimah Dindar et ses avocats demandent le dépaysement de l’affaire.
C’est ce vendredi 3 juillet que le procès de Nassimah Dindar, lié à l’embauche d’une femme de ménage et d’un jardinier au Sdis (Service départemental d’incendie et de secours), doit avoir lieu. On reproche à l’ancienne présidente du Conseil d’administration du Sdis des faits de « prise illégale d’intérêt » sur la période 2015 à 2018.

Dans ce dossier qui trouve son origine dans deux rapports accablants de la Chambre régional des comptes sur la gestion du Sdis, il s'agit de savoir si les deux employés, qui travaillaient également pour l'élue à titre personnel, ont été embauché au Sdis parce qu'ils la connaissaient personnellement. 

Crise sanitaire oblige, l’affaire avait été renvoyée par le tribunal correctionnel le 3 avril dernier, et son examen risque à nouveau d’être reporté à la suite d’une requête déposée par les avocats de Nassimah Dindar, il y a une quinzaine de jours.

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Nassimah Dindar et ses conseils ont en effet écrit à Denis Chausserie-Laprée, le procureur général de la cour d’appel de La Réunion, pour que l’affaire soit dépaysée, selon le Journal de l’Ile.

L’élue craint que les juges locaux ne soient influencés par la médiatisation des autres dossiers judiciaires en cours, à savoir l’enquête sur sa villa du Bas-de-la-Rivière ou encore celle sur ses revenus ouverte par le parquet national financier.
 

Vers un nouveau renvoi de l’affaire


Est également évoqué le passif de l’affaire du foyer de Terre-Rouge qui s’est soldée par une condamnation en première instance en 2016, puis une relaxe en appel l’année suivante, avant enfin un pourvoi en cassation formulé par le parquet général et finalement rejeté.

"Cette relaxe de la cour d'appel a eu des conséquences certaines au sein de l'institution judiciaire : dans son pourvoi, le parquet a pointé du doigt des erreurs, aussi bien sur la forme que sur le fond. Et nous ce que l'on souhaite, c'est la sérénité des débats", souligne Me Normane Omarjee, l'avocat qui assure la défense de Nassimah Dindar aux côtés de Me Djalil Gangate.

Reste que Denis Chausserie-Laprée estime au contraire que cette demande de dépaysement ne se justifie pas et que les magistrats locaux sont à même d’examiner cette affaire d’emplois présumés fictifs de façon objective.

Les avocats de Nassimah Dindar ont donc décidé de se tourner directement vers la chambre criminelle de la Cour de cassation pour obtenir gain de cause. Ces derniers demandent un nouveau renvoi de l’affaire en attendant la réponse des hauts magistrats.