"Bonjour madame, savez-vous à combien s'élève le décifit du CHU de La Réunion ?" Ce jeudi matin, à l'entrée du CHU de Saint-Denis, à Bellepierre, les grévistes du secteur public hospitalier interpellaient les automobilistes sur le manque de moyens dans leurs services, tout en distribuant des tracts.
Une distribution qui a débuté un peu plus tôt, à l'heure de pointe, au niveau du carrefour menant à l'hôpital depuis le Boulevard Sud. L'opération n'a pas été sans conséquence avec des embouteillages monstres qui ont paralysée l'ensemble du chef-lieu durant une bonne partie de la matinée.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"On n'en est qu’au début du mouvement de grève"
Dans son préavis déposé en début de semaine, l'intersyndicale des personnels du CHU de La Réunion avait annoncé une grève illimitée à compter de ce jeudi. Et la journée de demain risque d'être encore plus compliquée sur les routes, a prévenu David Belda, secrétaire départemental de FO-Santé.
"On n'en est qu’au début du mouvement de grève", a-t-il annoncé dans la matinale de Réunion La 1ère radio. "Je confirme que demain, ce sera pire sur les routes", a-t-il encore ajouté.
Regardez cet extrait de l'interview de David Belda sur Réunion La 1ère :
De possibles opérations escargots
Le syndicaliste évoque d'autres actions sur la voie publique, et notamment de possibles opérations escargots à Saint-Denis, ce vendredi 10 novembre, "si on n'a pas d'avancées d'ici aujourd'hui (jeudi, ndlr) et ce soir".
"Demain, nous pouvons descendre du CHU Nord jusqu'au Boulevard Sud avec nos sonos et nos camions pour alerter les pouvoirs publics", détaille-t-il tout en précisant qu'une opération similaire pourrait être organisée à Saint-Pierre le 13 novembre.
Les revendications de l'intersyndicale
Dans ses revendications, l'intersyndicale qui regroupe la CFDT, la CFTC, la CGTR, Force Ouvrière et l'Unsa, réclame "l'accompagnement financier nécessaire afin d'assurer la prise en charge de la santé des Réunionnais" et "le niveau d'effectif nécessaire et suffisant pour assurer la continuité et la qualité des soins dans les établissements publics de santé".
Les syndicats demandent aussi l'intégration des contractuels "sur tous les postes vacants" ainsi que le "le remplacement immédiat poste pour poste de toutes les absences".
Tirer la sonnette d'alarme
Pour rappel, le CHU de La Réunion accuse un déficit de 50 millions d'euros auquel s'ajoute 37 millions d'euros de dettes sociales. "Je pense que la population réunionnaise connait déjà la situation de l'hôpital", lance Patrick Dolphin, le secrétaire général du syndicat Force Ouvrière au CHU Nord.
"On a rencontré plusieurs fois notre direction pour essayer de comprendre pourquoi on est en déficit aujourd'hui et c'est ce déficit qui entraîne des conditions de travail dégradées avec un manque de personnel dans tous les services", poursuit le syndicaliste.
Il s'agit, explique-t-il encore, de tirer la sonnette d'alarme et d'essayer de faire comprendre à la population "qu'au niveau de la santé, ça va très mal".
Regardez l'interview de Patrick Dolphin sur Réunion La 1ère :