Grève illimitée au CHU de La Réunion à partir de ce jeudi

L'intersyndicale des personnels hospitaliers du CHU de La Réunion en grève illimitée
Les syndicats hospitaliers ont déposé un préavis de grève à compter de ce jeudi 9 novembre pour interpeller le ministère de la Santé sur la situation financière critique du CHU de La Réunion et le manque criant d'effectifs. Un autre syndicat non-signataire du préavis demande, lui, un audit financier.

Les syndicats hospitaliers appellent à la grève à partir de ce jeudi 9 novembre. Un préavis avait été déposé par les différentes organisations réunies en intersyndicale (CFDT, CFTC, CGTR, FO et Unsa).

En raison de ce mouvement social, il faut donc s'attendre à un service restreint au niveau des CHU Nord et Sud, du GHER et du CHOR. Et à des embouteillages monstres, en particulier à Saint-Denis.  

Les détails du préavis de grève sur la page Facebook de la CFDT Santé Réunion :

Une situation financière critique

L'intersyndicale réclame en premier lieu "l'accompagnement financier nécessaire afin d'assurer la prise en charge de la santé des Réunionnais".

En toile de fond, c'est la situation critique du CHU de La Réunion qui est pointée du doigt, avec un déficit affiché de 50 millions d'euros et 35 millions d'euros de dettes sociales.

Embouteillages monstres à Saint-Denis suite au mouvement de grève illimité au CHU de La Réunion

Un plan d'austérité qui ne dit pas son nom ?

Les syndicats pointent du doigt le "plan d'austérité" de la direction qui se caractériserait notamment par "des ordres de réduction des charges de l'ordre de 30%" , selon Expedit Lock-Fat, le secrétaire général de la CFDT Santé Réunion.

L'intersyndicale défend que "la santé des Réunionnais est en jeu". Elle déplore également que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024, examiné actuellement par les députés, ne prenne pas en compte les besoins réels du CHU.

Des effectifs insuffisants pour l'intersyndicale  

L'autre revendication des syndicats hospitaliers porte sur les effectifs. L'intersyndicale demande que soit rétabli "sans délai, le niveau d'effectif nécessaire et suffisant pour assurer la continuité et la qualité des soins dans les établissements publics de santé".

Les organisations réclament également l'intégration des contractuels "sur tous les postes vacants" et enfin "le remplacement immédiat poste pour poste de toutes les absences".

Un syndicat "autonome" demande une inspection de l'IGAS

Dans le même temps, la Fédération autonome de la fonction publique hospitalière à La Réunion (FAFPHR) annonce avoir saisi ce mardi 7 novembre le ministère de la Santé pour que l'IGAS, l'Inspection générale des affaires sociales, réalise un audit financier du CHU de La Réunion, "comme cela fut le cas en 2016-2017", rappelle Isaline Tronc, la secrétaire générale de la FAFPHR.

"Cette inspection avait donné lieu à un rapport complet cinglant de vérité", rappelle cette dernière. Ce rapport disponible sur internet, après être resté un temps "confidentiel" d'après les syndicats, avait effectivement pointé du doigt les lacunes du système de management du CHU et "la dégradation progressive mais marquée de la situation financière de l'établissement depuis 2012".