"Aujourd'hui bailleur i di a ou 'paye loyer, et ferme out bouche'", constatait une locataire ce samedi matin dans la cour de la résidence Alamandas aux Deux Canons à Saint-Denis. L'objet du rassemblement de ce jour : un appel à la mobilisation lors d'une "marche du logement", le samedi 23 septembre prochain dans le chef-lieu.
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150 locataires étaient réunis pour l'occasion afin de dire leur ras-le-bol face aux nombreux problèmes qu'ils rencontrent en matière de logement : insalubrité, logement indécent, charges locatives et loyers trop élevés... Plusieurs d'entre eux ont pris la parole afin de s'exprimer sur les problèmes qu'ils rencontrent.
Un "mouvement historique"
D'autres auront l'occasion de le faire lors de la marche qui partira du jardin de l'Etat le 23 septembre. Un "mouvement historique", selon Erick Fontaine, l'administrateur de la CNL à La Réunion.
"Cette marche permettra de reposer le problème sur la table. Nous voulons que l'Etat assume ses responsabilités, que les 16 communes sur 24 qui ne construisent pas leur quota de logements sociaux prennent leurs responsabilités"
Erick Fontaine, administrateur de la CNL à La Réunion
"On est fatigués des bidonvilles modernes"
Si Erick Fontaine est si remonté, c'est qu'il constate trop de difficultés de la population réunionnaise à se loger. "C'est un mouvement de ras-le-bol des Réunionnais, parce qu'on en a marre de vivre dans des logements indécents, des bidonvilles modernes, on est fatigués de voir des charges locatives et des prix des loyers extrêmement importants, et qui ne nous permettent plus de nous loger", peste-t-il.
D'autant que de l'argent public est bel et bien injecté dans la construction de logements sociaux, mais pour un "résultat égal à zéro", dit-il.
Dans le social comme dans le privé
Tour à tour, l'administrateur de la CNL égrène les problématiques actuelles autour du logement sur le département. S'il pointe du doigt les bailleurs sociaux, il n'épargne pas non plus les privés, dans un contexte où trouver où se loger est de plus en plus compliqué. On compte 41 000 demandes de logement en souffrance sur l'île, selon la CNL.
"Ce n'est pas normal que des bailleurs privés profitent de la situation de La Réunion pour louer des logements qui sont à 800 euros par mois, à des saisonniers à 800 euros par semaine. Il y a urgence à ce que cela s'arrête. La Réunion est dans une situation sociale extrêmement tendue en ce qui concerne le logement".
Erick Fontaine, administrateur de la CNL à La Réunion
Les locataires ne sont pas les seuls à subir, fait-il remarquer, évoquant la situation de certains propriétaires modestes. "On a une population de propriétaires qui n'ont pas les moyens de réhabiliter leur logement. Ils montent les dossiers, et rien ne se fait" constate-t-il.
120 immeubles neufs indécents
Quant à l'indécence de nombreux logements, objet de nombreux combats de la CNL, il est évident qu'elle sera un des principaux motifs de cette marche du 23 septembre. La structure a recensé "120 immeubles neufs indécents à La Réunion".