Les désaccords face au déboulonnage de la statue de Mahé de Labourdonnais, installée sur le Barachois non loin de la préfecture à Saint-Denis, sont toujours d'actualité.
Ce mercredi 7 février, au tribunal administratif, l'association Fort Réunion qui défend la valorisation du patrimoine historique de l'île, contestait l'arrêté municipal de dépose de la statue, pris par la ville de Saint-Denis.
Déplacée début décembre
Le 4 décembre dernier, la statue a été déplacée du square Labourdonnais, en travaux, pour rejoindre un "site sécurisé" pour y être restaurée. Puis, la statue de cette figure de l'histoire réunionnaise, que beaucoup accusent d'avoir été un esclavagiste notoire, sera réinstallée, pas à son emplacement initial, mais à la caserne militaire Lambert quelques centaines de mètres plus loin.
Respect des règles d'urbanisme
L'association Fort Réunion, représentée par l'avocat Me Philippe Cressein, estime que les règles d'urbanisme ne sont pas respectées par ce projet.
"On ne vient pas discuter du dogme de madame Ericka Bareigts en ce qui concerne l'histoire, on vient discuter de l'application des règles d'urbanisme, qui sont extrêmement précises et disent qu'on ne peut déposer un monument historique que pour sa restauration en vue de sa réinstallation au même endroit et dans les mêmes conditions d'accès au public", entame-t-il.
"La caserne Lambert n'est pas une aire de pique-nique"
Justifiant : "La caserne Lambert n'est pas une aire de pique-nique à ce que je sache. C'est une base militaire à l'accès réglementée. Donc à partir du moment où on réinstalle la statue sur une base militaire, elle n'est plus accessible au public comme elle l'était auparavant".
"En tout état de légalité"
Pour sa part la mairie de Saint-Denis, qui a initié ce réaménagement du square mais sans la statue qui lui donne son nom, se défend d'avoir fait les choses correctement et assure être dans son bon droit d'un point de vue juridique et politique.
"Ce n'est pas une décision prise à la légère, elle a donné lieu à des réflexions, notamment juridiques en interne, des conseils externes, un accompagnement, un véritable travail avec les services de l'Etat pour que les opérations soient faites en tout état de légalité", argumente Me Olivier Tamil pour la ville de Saint-Denis.
"Elle n'a pas été jetée à la mer"
L'avocat rappelle aussi la finalité de restauration du monument permise par son déplacement. "La statue est encore présente, elle n'a pas été jetée à la mer", tient-il à rappeler.
La décision du tribunal administratif sera connue la semaine prochaine.