Les magistrats et avocats réunionnais participent à la mobilisation générale pour la justice

Ce mercredi 15 décembre, une cinquantaine de magistrats, de greffiers et d’avocats se sont rassemblés sur le parvis du palais de justice de Champ Fleuri, à Saint-Denis, suite à l’appel à la "mobilisation générale pour la justice" : tous dénoncent une dégradation des conditions de travail.

Les tribunaux tournent au ralenti aujourd'hui en France. Un appel à la mobilisation générale du monde judiciaire a été lancé par 17 organisations professionnelles et syndicales pour dénoncer les conditions de travail et l’affaiblissement du système judiciaire. Le mouvement est également suivi à La Réunion.

A Saint-Denis, ce mercredi 15 décembre, une cinquantaine de magistrats, de greffiers et d’avocats se sont réunis à la mi-journée, sur le parvis du palais de justice de Champ Fleuri pour alerter également sur le manque de moyens alloués aux professionnels  du monde judiciaire.

Une cinquantaine de magistrats et avocats réunionnais se sont rassemblés ce mercredi 15 décembre sur le parvis du palais de justice de Champ Fleuri

L’essentiel des revendications ont été condensées dans une motion qui a circulé dans les rangs des manifestants : manque de moyens, manque d’effectifs, allongement des délais de traitement des procédures,…

Les magistrats expliquent que, malgré leurs efforts y compris pendant leurs temps de repos, ils ne peuvent plus respecter les délais de règlement des dossiers à l’instruction, ni se préparer suffisamment pour les audiences correctionnelles, par exemple.

Regardez l'interview de Pascal Pelay, du syndicat de la magistrature, sur Réunion La 1ère :

Pascale Pelay, déléguée du syndicat de la magistrature. Justice : les affaires du jour renvoyées

Une justice "en mode dégradé"

"Nous sommes habitués à fonctionner en mode dégradé", déplore Pascal Pelay, la déléguée régionale du syndicat de la magistrature. Les chiffres standards européens nous font rêver : nous devrions être 88 au tribunal judiciaire de Saint-Denis alors que nous ne sommes que 32 magistrats. Il devrait y avoir 56 magistrats au parquet alors qu’ils ne sont que 9".

Pascale Pelay rajoute que certaines missions ne peuvent plus être assumées, et notamment au niveau des affaires familiales où il faut désormais attendre huit mois pour avoir une décision sur un droit de visite ou de garde.

Un ras-le-bol général

De même, avec la réforme du droit des mineurs, le nombre d’audiences a été multiplié par deux sans que des moyens supplémentaires n'aient été fournis, déplorent les oganisations. "Et le juge des libertés et de la détention doit faire face à une réforme en janvier dont nous ne connaissons absolument pas les termes", s’indigne encore la représentante syndicale.

Le ras-le-bol est général. Le 23 novembre dernier, une tribune signée par plus de 3 000 magistrats avait été publiée dans Le Monde pour dénoncer leur souffrance au travail.