Plus de 8 000 logements privés inoccupés dans le Nord, les propriétaires incités à relouer

A La Réunion, plus de 30 000 logements seraient vacants dont une grande majorité -environ 8 000- dans les communes de la Cinor. L'Adil, l'Agence départementale d'information sur le logement, lance une enquête pour inciter les propriétaires à remettre leurs biens immobiliers sur le marché de la location.

A La Réunion, la construction de logements neufs ne suit pas la demande, en particulier dans le Nord de l'île. Alors pour diminuer la tension sur le marché locatif, la Cinor qui regroupe les communes de Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne, se tourne vers les logements vacants dans l'espoir de répondre à cette problématique.

La collectivité a chargé l'Adil, l'Agence départementale d'information sur le logement, de lancer une enquête sur ces biens immobiliers inoccupés. Une campagne visant à encourager les propriétaires concernés à remettre leurs biens sur le marché.

Revoir le reportage de Réunion La 1ère :

Une enquête bientôt lancée dans le cadre de la lutte contre les logements vacants

Un questionnaire envoyé aux propriétaires

L'enquête de l'Adil doit débuter au mois de juin prochain et il s'agira pour l'agence dans un premier temps de contacter par courrier tous les propriétaires de logements vacants et de les inviter à répondre à un questionnaire.

L'idée est de tenter de comprendre pourquoi ces propriétaires préfèrent laisser leurs biens inoccupés plutôt que de les louer. Mais l'Adil ne s'arrêtera pas là : elle leur proposera aussi de les accompagner gratuitement dans la remise sur le marché de leur logement.

39 000 demandeurs de logements à La Réunion

L'Adil pourra par ailleurs informer les propriétaires sur les différents dispositifs existants avec cet objectif clair pour la Cinor de remettre ces logements aujourd'hui vacants sur le marché, et à des prix correspondant à peu près à ceux du logement social.

"Le challenge pour nous est important puiqu'on a 39 000 demandeurs de logements à La Réunion, dont 8 000 sur le territoire de la Cinor et c'est un chiffre en progression", souligne Erick Fontaine, vice-président de la Cinor, connu aussi pour son travail associatif aux côtés des occupants de logements sociaux.

Mieux informer les propriétaires

Selon une étude de l'Agora, ces logements inhabités seraient surtout situés à Sainte-Clotilde et en centre-ville de Saint-Denis. Et 70 % sont des appartements.

Si les propriétaires jouent le jeu et répondent au questionnaire, la Cinor pourrait mieux les accompagner et faciliter ainsi leurs démarches. Encore faut-il surmonter les réticences de certains d'entre eux.

"Parfois c'est de la réserve patrimoniale, on veut garder le bien pour soi ou ses enfants pour le transmettre. Il y a également parfois des difficultés à faire les travaux nécessaires pour remettre le logement en location et puis il y a aussi la possibilité que l'appartement ou la maison ne correspond plus aux standards d'aujourd'hui".

Mélodie Lherminez, chargée d'études à l'Adil

Mais un bien inhabité, c'est un bien qui perd de la valeur parce qu'il se détériore, argumente Mélodie Lherminez. "Et c'est aussi une perte de revenus".

Rénover et louer

Face à la crise du logement, le gouvernement a annoncé un certain nombres de mesures, et notamment la réévalution des aides comme celle qui encourage la rénovation de l'habitat vétuste.

"On passerait de 35 à 50% d'aides pour les propriétaires qui veulent relouer leurs logements vacants. La Cinor apporte aussi un complément, ce qui correspondrait au total à environ 80% d'aides sur les propriétaires", estime Erick Fontaine.

La Cinor rappelle d'ailleurs qu'elle n'applique la taxation sur les logements vacants. Une taxe de 20% sur la valeur locative qui pourrait bien sanctionner les propriétaires inactifs...