Ce lundi 4 septembre au tribunal judiciaire de Saint-Denis, à Champ Fleuri, la salle des pas perdus résonnait des éclats de voix. Et pour cause, l'audience solennelle de rentrée a réuni plusieurs dizaines de personnes dans l'après-midi, pour assister à l'installation de quatre nouveaux magistrats.
Parmi ces nouveaux, Carmellita Dijoux, substitute de la procureure à l'exécution et à l'application des peines, qui est Réunionnaise. "C'est une très grande fierté d'être une magistrate réunionnaise à La Réunion", commente-t-elle.
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Encore des besoins
Huit greffiers ont également pris leurs fonctions. Mais ces nominations ne permettent pas encore de couvrir tous les besoins à La Réunion, et de raccourcir les délais pour les justiciables. Actuellement, selon Emmanuelle Wacongne, la présidente du tribunal judiciaire de Saint-Denis, il manquerait encore une quinzaine de magistrats, au moins, pour réduire efficacement les délais.
"Nous avons en plus, dans les outre-mer, la compétence du tribunal du commerce : ce sont des effectifs qui sont pris sur le reste, or nous avons vraiment besoin de magistrats notamment en ce qui concerne les affaires familiales et la lutte contre les violences intrafamiliales."
Emmanuelle Wacongne, présidente du tribunal judiciaire de Saint-Denis
Réduire les délais d'audience
En fonction de la répartition des effectifs, les nominations qui se font actuellement pourront déjà permettre d'améliorer la situation, notamment en ce qui concerne les affaires familiales et les violences intrafamiliales. Aujourd'hui, le délai observé avant le passage d'un dossier en audience est de 7 mois, souligne la présidente du tribunal judiciaire. "On aimerait arriver à trois ou quatre mois dans l'idéal", parce que, dit-elle, "c'est toujours dangereux de laisser une situation dégénérer dans un couple".
Mais un "effort de rattrapage" du ministère
Pour Véronique Denizot, la procureure de la République de Saint-Denis, il y a de toute façon "un vrai effort de rattrapage" de la part du ministère de la Justice, qui a annoncé l'attribution de magistrats, greffiers et fonctionnaires supplémentaires dans les différentes juridictions de France. Selon elle, tant le ministère que la société se sont rendus compte de la charge de travail des équipes qui ne correspondait plus aux effectifs présents. "Nous ne pouvons que nous en réjouir", sourit la procureure de la République.
"Le renouveau est toujours salutaire pour nous permettre d'avoir de nouvelles compétences, un nouveau dynamisme, et l'énergie nécessaire pour faire face aux défis qui sont les nôtres".
Véronique Denizot, procureure de la République