Saint-Denis : des tablettes numériques et une application pour aider à la détection du harcèlement scolaire

Vendredi, le collectif Stop VIF (association EPA) a reçu un don de 7 tablettes de la part du conseil de l'ordre des avocats de Saint-Denis.
Vendredi, le collectif Stop VIF (association EPA) a reçu un don de 7 tablettes de la part du conseil de l'ordre des avocats de Saint-Denis. Ces tablettes permettront d'utiliser une application ludique en cours de développement par l'association Solidarnum, pour détecter les cas de harcèlement scolaire.

Cette semaine encore, le harcèlement scolaire s'est invité dans l'actualité avec ce drame qui s'est déroulé à Poissy dans les Yvelines. Un adolescent, d'origine réunionnaise, s'est donné la mort dans un contexte de harcèlement scolaire. Une problématique qui ne cesse de préoccuper les familles voyant leurs enfants subir ces situations sans pouvoir agir concrètement. 

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

Le collectif Stop VIF a bénéficié de tablettes offertes par l'ordre des avocats de Saint-Denis. ©Réunion la 1ère

Pour lutter contre ce fléau, le collectif Stop VIF Protégeons nos enfants (association EPA) a reçu un généreux don de la part du Conseil de l'Ordre des avocats et l'école des avocats : 7 tablettes numériques, qui participeront bientôt à la détection des cas de harcèlement scolaire et à leur prévention. 

"C'est un signal fort de la justice, main dans la main avec les acteurs associatifs", souligne Audrey Coridon, référente du collectif Stop VIF Protégeons nos enfants.

Vendredi, le collectif Stop VIF (association EPA) a reçu un don de 7 tablettes de la part du conseil de l'ordre des avocats de Saint-Denis.

Une application en cours de développement 

Ces tablettes ne trouvent leur utilité qu'avec l'application ludique en cours de développement par les informaticiens et acteurs du numérique de l'association Solidarnum. L'association de "solidarité numérique", comme son nom l'indique, prête main forte au collectif Stop VIF pour créer cet outil, en partenariat avec des pédopsychologues.

Des contenus pour les petits, les ados, et les familles 

L'objectif : s'adresser à trois types de public : les marmailles, les adolescents, et les adultes, avec à chaque fois des contenus adaptés à leur âge. "L'application se voudra assez ludique,dans son volet destiné aux marmailles, qui devront répondre à des questions-clés afin de savoir s'ils sont victimes ou mériteraient d'être observés", souligne Daniel Membrives, le président de Solidarnum. 

Un outil de médiation et de communication 

Cette application ludique sera dans un premier temps testée par le collectif Stop VIF, qui dispose d'un local en pied d'immeuble dans le quartier de Montgaillard à Saint-Denis. L'association y mène des ateliers "Marmay Nimérik 974" pendant lesquels les petits pourront utiliser les tablettes offertes. Mais à terme, Audrey Coridon espère pouvoir l'ouvrir aux professionnels des écoles, "car c'est là qu'on repère le plus de victimes". 

"C'est un outil de médiation et de communication, qui va nous permettre de faire de la prévention"

Audrey Coridon, référente du collectif Stop VIF Protégeons nos enfants

Les avocats aux côtés des associations

Pour le bâtonnier de Saint-Denis, Me Laurent Payen, ce don complète le soutien apporté par le conseil de l'ordre des avocats aux associations en matière de violences intrafamiliales et de harcèlement scolaire. "Depuis quelques mois nous avons mis en place, avec l'ordre des avocats, une permanence dédiée aux violences intrafamiliales, à l'inceste, et au harcèlement scolaire notamment. Nous travaillons en lien étroit avec les associations, les juridictions, et les différents intervenants comme les services de police et de gendarmerie. Il ya une synergie qui s'est créée", explique Me Laurent Payen. 

Une "synergie" 

Une synergie pour la protection des plus vulnérables que félicite la procureure de la République Véronique Denizot. "Cet événement est une très belle illustration de l'articulation nécessaire entre un tissu associatif riche, proche du terrain, et les professionnels que sont les avocats, qui font le lien avec l'institution judiciaire, souvent peu accessible à ceux qui en ont besoin", commente-t-elle. 

Aymerick, 11 ans, raconte 

Peut-être ces tablettes et l'application à venir permettront-elles d'épargner à des marmailles et adolescents le calvaire du harcèlement scolaire. Un calvaire qu'a connu Aymerick il y a quelques années, alors qu'il était au CP. Vendredi, à la Maison des avocats, le garçon de 11 ans est venu témoigner de son expérience. 

"J'ai été harcelé au début du CP par des élèves de CM2, je n'ai vraiment pas apprécié, j'étais triste, mais je ne voulais pas en parler à mes parents. Ils m'ont frappé dans les toilettes et dans la cour de récré. Ce que j'aimerais c'est que les enfants qui sont victimes de harcèlement n'hésitent pas à en parler aux adultes, et que les adultes écoutent les enfants"

Aymerick, ancienne victime de harcèlement scolaire

Pour rappel, des numéros d'écoute gratuits sont également accessibles, pour entendre et accompagner les victimes de cyber-harcèlement et de harcèlement, au 30 18 et au 30 20. 

Vendredi, le collectif Stop VIF (association EPA) a reçu un don de 7 tablettes de la part du conseil de l'ordre des avocats de Saint-Denis.