Saint-Denis : petits et grands réunis autour des "jardins solidaires" de la Chaumière

Des brèdes aux plants de salade, en passant les pieds de piment... Le jardin potager des enfants de la Chaumière prend vie.
A Saint-Denis, le quartier de la Chaumière retrouve des couleurs. Au pied des immeubles vieux de plus de 60 ans, un jardin potager a pris place là où l'on ne trouvaient auparavant que des détritus et des mauvaises herbes. Le fruit du travail des enfants du quartier et de 12 habitants en contrat d'insertion.

Des immeubles aux façades défraichies, de nombreux appartements insalubres et des espaces qui n'avaient de "verts" que le nom... A Saint-Denis, le quartier de la Chaumière a longtemps été "oublié" et laissé à l'abandon, au grand dam de ses résidents.

Rénover et embellir

Mais le quartier est en train de vivre un nouveau rebond grâce aux moyens finalement débloqués par les pouvoirs publics : des travaux d'embellissement et un ambitieux programme de rénovation co-financé par l'Etat, le municipalité et le Département.

Exemple concret avec ce chantier d'insertion qui a permis à 12 habitants du quartier de décrocher un emploi et d'apprendre le métier de paysagiste grâce au projet de "Jardins solidaires de la Chaumière".

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

A Saint-Denis, le quartier de la Chaumière reprend des couleurs grâce au travail de 12 habitants en contrat d'insertion

Plus de 2 000 m2 de terrain nettoyés

Depuis dix mois, les espaces verts de la cité sexagénaire reprennent vie. Plus de 2 000 m2 de terrains ont été réaménagés afin de permettre notamment l'installation d'un grand jardin potager.

"Le premier travail -le plus gros- a été de débroussailler, ensuite il y a eu un gros nettoyage au niveau des détritus et des déchets ménagers", explique Tahar Kessar, le formateur paysagiste qui coordonne ce projet de jardin participatif.

Douze habitants du quartier employés en CDI travaillent sur ce chantier d'insertion à la Chaumière

Des fruits, des légumes et des arbres endémiques

"Il y a une forte communauté mahoraise ici et ils adorent le manioc. Donc à mon avis, ils vont en planter beaucoup ! Il y aura du maïs, des arbres fruitiers et des légumineuses. Ensuite à côté, on recrée une forêt avec des arbres endémiques et aussi un espace détente". Il reste encore deux mois de travail.

Le plaisir de "travailler à l'air libre"

Au chômage depuis plusieurs années, Adidja Ali ne cache pas sa joie de pouvoir travailler et contribuer à l'amélioration de son quartier. "J'habite ici depuis très longtemps. C'est du bonheur parce qu'avant il y avait beaucoup d'herbes, mais maintenant c'est propre. Les enfants peuvent venir jouer. Je suis fière de notre travail", confie la Dionysienne qui espère bien continuer à travailler dans ce domaine.

Même sentiment pour Moustadrani Mavouna, son collègue et voisin. "Le chantier représente beaucoup pour nous, parce que, avant ici, il n'y avait rien. Franchement, ça fait du bien de voir la Chaumière comme ça !". Lui rêve de travailler dans l'agriculture et l'élevage. "J'aime travailler à l'air libre".

Les enfants de la Chaumière en pleine opération d'embellissement de leur quartier

Un jardin pédagogique

Parallèlement, une parcelle a été réservée pour un jardin pédagogique qui sera lui attribué à l’école de la Chaumière". Mais les enfants du quartier sont déjà à pied d'œuvre.

"L'école a déjà une classe verte mais l'idée de ce chantier c'est de mettre en lien aussi le collège et de créer un écosystème d'habitants qui prendront cet espace en main demain et qui pourront continuer à le faire fructifier sans qu'il y ait besoin que nous soyons présents", explique Brigitte Adame, l'élue du quartier par ailleurs 2ème adjointe au maire.

Un an après la visite du ministre Lecornu

Comment expliquer que le quartier ait été délaissé aussi longtemps ? "Nous sommes sur un foncier privé sur lequel nous n'avions pas beaucoup de possibilité d'agir", répond Brigitte Adame.

Le projet de la Chaumière figure parmi les 88 ateliers et chantiers d'insertion qui ont pu être mis en place grâce au concours de l'Etat. En février 2022, Sébastien Lecornu, alors ministre des Outre-mer, avait annoncé l'inscription du quartier, qu'il avait visité, dans la "stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté".