Sedera, un bébé malgache de 13 mois, transféré à La Réunion pour une opération à cœur ouvert

Sedera, 13 mois, a été pris en charge par sa famille d'accueil et l'équipe de la Chaîne de l'espoir à son arrivée mardi soir à l'aéroport de Gillot
Sedera, un bébé malgache de 13 mois souffrant d'une malformation cardiaque, doit être opéré le lundi 20 mars prochain au CHU Nord. Il a été accueilli la nuit dernière par un couple de bénévoles à l'aéroport de Gillot. C'est le premier enfant malade transféré pour une opération entre la Grande île et La Réunion depuis la crise sanitaire.

Arrivé de Madagascar dans la soirée de mardi, le petit Sedera, 13 mois, doit subir une opération à cœur ouvert au CHU de Saint-Denis le lundi 20 mars prochain. L'enfant qui souffre d'une malformation, et ne pèse que 6 kilos, n'aurait pas pu bénéficier de ces soins à La Réunion sans le soutien de l'association La Chaine de l'Espoir.

Le structure qui accompagne les enfants gravement malades reprend ses activités après deux ans d'arrêt dus à la crise sanitaire. Et Sedera est ainsi le premier bénéficiaire de ce programme depuis cette longue pause forcée à cause de la pandémie et de l'arrêt des liaisons aériennes.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Arrivé mardi soir de la Grande Ile, le petit Sedera va pouvoir être opéré du cœur au CHU

 "Une grosse responsabilité"

Il a été pris en charge à l'aéroport par Anne et Philippe, sa famille d'accueil qui va s'occuper bénévolement de lui pendant deux mois. Une "grosse responsabilité" pour le couple qui rêvait depuis longtemps de s'engager.

"Pour moi, c'est un projet qui remonte à plus de 25 ans à l'époque où nos enfants étaient tout petits, se remémore Anne. On avait d'ailleurs été sélectionnés pour être famille d'accueil et puis ça ne s'est pas fait au dernier moment pour des raisons de santé. Mais c'est resté dans un petit coin de ma tête".

La Chaine de l'espoir mobilisée pour l'opération du petit Sedera

Petits pots, berceau, chaise haute

Et le projet s'est finalement concrétisé après une rencontre avec une proche qui connaissait l'activité de l'association La Chaine de l'Espoir. "Ce qui nous motive, explique Philippe, c'est de contribuer à pouvoir donner à cet enfant une nouvelle vie. Nous, on a déjà bien avancé, on a des enfants et pouvoir aider notre prochain, ça fait partie de nos valeurs humanistes. On est très heureux de pouvoir partager ce projet !"

Il a fallu s'organiser, penser aux petits pots pour bébé, et puis trouver un petit berceau et une chaise haute, achetés d'occasion, ainsi que des jeux gentiment prêtés par des amis. Un bel exemple de solidarité que salue le docteur Jean-François Delambre, responsable Océan indien de La Chaine de l'Espoir.

Le docteur Jean-François Delambre, responsable Océan indien de La Chaine de l'Espoir

Un appel lancé aux futures familles d'accueil

"On ne peut faire venir un enfant de Madagascar que si on dispose d'une famille d'accueil, rappelle le médecin. C'est donc un appel que nous lançons. Plus on aura de familles d'accueil, plus on pourra faire venir d'enfants. Sinon, ce n'est pas possible".

Martine Beauvais-Marie est la première à avoir reçu un enfant malade après l'arrivée de l'association à La Réunion. "Pour un enfant malade, il faut être présent 24h/24, la nuit comme le jour. Mais ce n'est pas si difficile que ça, confie-t-elle. La première semaine, vous avez les visites préopératoires, ensuite l'enfant est opéré et il reste à l'hôpital une semaine, et puis vous le récupérez une à deux semaines".

"Il suffit juste d'être maman"

En cas de problème ? "Vous appelez et les médecins arrivent immédiatement pour donner les soins nécessaires", rassure-t-elle encore. "Il suffit juste d'être maman, c'est tout... Comme pour une maman normale, lorsque l'enfant est malade il faut être présent pour le soigner et l'accompagner dans ce moment-là..."

En plus d'accompagner les enfants malades à La Réunion pour les faire opérer, l'équipe de la Chaine de l'Espoir travaille au développement de la prise en charge des enfants atteints de cardiopathie congénitale à Madagascar. "On a un gros projet de faire de la chirurgie à cœur ouvert sur place", indique le Dr Delambre.

Et puis, les équipes médicales malgaches sont également formées pour qu'elles soient un jour autonomes.