Une marche "vers l'école de la bienveillance" ce samedi à Saint-Denis, pour dire "stop" au harcèlement scolaire

Samedi 1er juillet, plusieurs associations participeront à une marche contre le harcèlement scolaire à Saint-Denis. Il s'agit d'adresser un message fort de prévention et d'inciter à davantage de bienveillance, alors que ce fléau concerne désormais les marmailles dès la maternelle.

Le harcèlement scolaire, voilà un fléau à éradiquer des cours des établissements scolaires. Dans un objectif de prévention, plusieurs associations de La Réunion s'unissent ce samedi 1er juillet pour une "marche vers l'école de la bienveillance". Plus d'une quinzaine d'associations et d'acteurs de la prévention seront mobilisés. 

Rendez-vous au Jardin de l'Etat à 13h 

Le rendez-vous est donné à 13 heures ce samedi devant le Jardin de l'Etat à Saint-Denis, sur la place de Metz. Le cortège partira de cet endroit pour descendre la rue de Paris et atteindre le Barachois. 

A 16 heures, un goûter partage réunira les participants, après des prises de parole et témoignages de familles et de victimes. 

Un message de prévention 

En cette fin d'année scolaire, plusieurs associations souhaitent donc faire le bilan et évoquer ces enfants et ces ados touchés par le harcèlement par leurs pairs, mais aussi réclamer davantage de moyens pour renforcer la sécurité et l'accompagnement de ces marmailles de la maternelle au lycée. 

Le harcèlement commence dès la maternelle

Car, comme le rappelait Audrey Coridon, du collectif Stop VIF Protégeons nos enfants, dans la matinale de Philippe Dornier ce vendredi, le harcèlement scolaire est déjà présent dès la maternelle. 

"Généralement on a beaucoup plus de faits de harcèlement au collège, et là on a davantage de signalements en école élémentaire et en maternelle, donc sur des tout petits enfants. C'est pour ça qu'avec cette marche on souhaite passer un message de prévention", disait-elle. 

Des brimades et des insultes chez les tout petits 

Des marmailles, dès la maternelle, seraient donc déjà victimes des brimades et des insultes de la part de leurs camarades. "Il ne faut pas croire que les enfants de maternelle ne savent pas insulter et taper. On a des insultes, parfois des propos racistes et des violences physiques qui sont perpétrées", insiste Audrey Coridon. 

Beaucoup de familles inquiètes

Cette marche vers l'école de la bienveillance tient donc à faire passer "un message fort"

"Il y a une recrudescence de l'inquiétude des familles. On a une centaine de remontées de signalements depuis plusieurs mois, qui font état de familles qui ne savent pas quoi faire face au harcèlement" 

Audrey Coridon, référente Stop VIF Protégeons nos enfants

Selon Audrey Coridon, la lutte contre le harcèlement scolaire est aussi à rapprocher de la prévention contre les violences intra-familiales, puisqu'il existe selon elle un "effet de reproduction des violences qu'ils ont à la maison, sur d'autres enfants". 

Un fléau qui brise des vies 

Le fléau du harcèlement scolaire brise des vies, et peut même entraîner la mort, qu'il s'agisse de suicides ou de violences physiques. Cette année, on peut rappeler par exemple le décès, en mars dernier, de Kyeran à Saint-André, un collégien passé à tabac par un autre adolescent. 

"On peut en arriver à des drames lorsqu'on ne prend pas en compte ce qu'il se passe. (...) Il y a eu des signalements effectués par les parents et les harcelés eux-mêmes, et leur parole n'a pas été véritablement prise en compte, d'où une montée en puissance de la violence", dénonce Audrey Coridon.

Redonner une place aux harcelés et harceleurs 

Une des solutions, selon la référente de Stop VIF Protégeons nos enfants, serait de faire des adolescents eux-mêmes des "ambassadeurs" de la lutte contre le harcèlement. 

"Il faut écouter la parole du harcelé et du harceleur, leur redonner une place dans la situation. Il y a un problème relationnel que ces adolescents-là peuvent régler eux-mêmes. (...) Le fait de sanctionner ne veut pas dire que ça va mettre fin à la situation de harcèlement. Il faut avoir plus d'ambassadeurs : il n'y a pas mieux que ces jeunes pour parler du harcèlement et être des acteurs de la lutte". 

Audrey Coridon, référente Stop VIF Protégeons nos enfants

Pour en savoir plus, réécoutez l'invitée de la matinale de Philippe Dornier de ce vendredi 30 juin 2023 : 

https://la1ere.francetvinfo.fr/reunion/programme-audio/linvite-de-la-matinale-947af7b1-9a23-49b0-9456-748e7a174af7/