C'est assez rare pour le souligner. Hier, mercredi 12 juillet, l'ensemble des élus siégeant au Conseil départemental de La Réunion a voté en faveur de la motion de soutien au CHU de La Réunion présentée par la socialiste Monique Orphé en commission permanente.
Pour rappel, l'instance locale de santé accuse un déficit de 50 millions d'euros sur son budget d'un milliard d'euros alloué en 2022. Le 28 juin dernier, son Conseil de surveillance avait tenu à souligner que sur les 50 millions de déficit, 35 millions étaient "d'origine extérieure liée à un manque d'accompagnement du CHU".
Un coup de pouce de 35 millions d'euros demandés à l'Etat
En adoptant à l'unanimité une motion de soutien, les élus du Département espèrent interpeller l'Agence régionale de Santé ainsi que son ministère de tutelle. Le groupe socialiste et apparentés "Ambition pour La Réunion", qui porte cette motion, réclame un coup de pouce de... 35 millions d'euros. Soit "la compensation des dépenses imputables à des facteurs extérieurs à la gestion du CHU".
"La motion a été votée à l'unanimité, cela dire que tous les conseillers départementaux et le président Cyrille Melchior sont conscients qu'il y a derrière un enjeur majeur, à savoir l'accès aux soins, d'autant plus que le CHU dans le cadre de la gestion de la crise Covid a fait face seul à cette charge financière non compensée par l'Etat !", réagit Monique Orphé, conseillère départementale.
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"Il n'y a pas de recette miracle"
La position des syndicats hospitaliers est tout aussi claire. "Pour nous, il n'y a pas recette miracle, il faut que l'Etat met la main à la poche et arrête de faire des annonces sans tenir ses promesses !", s'insurge Gabriel Melade, le secrétaire général de la CGTR Santé Action sociale.
"Les salariés sont en souffrance, on manque déjà de personnels et cette restriction budgétaire va être un réel problème dans les mois à venir", poursuit le syndicaliste qui réclame un positionnement clair de l'ARS, tout comme Jean-Yves Hoarau, le secrétaire général de la CFTC Santé.
Une rencontre annoncée en septembre
"Pour notre syndicat, la situation est simple : l'Etat n'a pas respecté ses engagements vis à vis du CHU, résume ce dernier. Le statu quo n'est pas acceptable surtout que le CHU traverse une crise financière très importante. Aujourd'hui, la Réunion est dans un désastre sanitaire que la CFTC n'accepte pas !"
Une rencontre est annoncée pour le mois de septembre. Un délai inacceptable pour les syndicats. "Deux mois d'attente, c'est trop !", tranche Jean-Yves Hoarau.