Université de La Réunion : les associations étudiantes dénoncent une rupture de l’accès aux soins

Dix associations étudiantes se sont réunies en collectif pour dénoncer une "rupture des prises en charges médicales" à l’Université de La Réunion. Les consultations de médecine générale ne sont plus assurées sur les campus, conséquence du non-renouvellement d'un agrément administratif par l'ARS.

A l'Université de La Réunion, les étudiants ne peuvent plus se tourner vers les services de la médecine préventive pour consulter. "Une situation inacceptable" condamnée par dix associations qui se sont réunies en collectif (AEMR, AECR, UEEMR, But Etudiant mahorais, ARE-APA, ASUR, Solidarité Étudiante Réunion, Transition 974, Brun's Réussir et l'Unef Réunion).

Ces dernières déplorent cette rupture des prises en charges médicales. "Les étudiants ayant des problèmes de santé pouvaient consulter gratuitement au service universitaire de médecine préventive mais cela n’est désormais plus possible", regrettent-elles.

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A l’Université de La Réunion, les associations étudiantes dénoncent une rupture de l’accès aux soins. Explications

Quelle alternative ?

De même, il est impossible de se faire délivrer des certificats médicaux et en particuliers ceux qui sont indispensables aux étudiants pour leur permettre de s’inscrire pédagogiquement et d’être évalués dans leur cursus universitaire.

"Ca veut dire que si on vient parce qu’on est malade, qu’on a besoin d’un certificat médical ou qu’on doit renouveler sa pilule, on ne peut pas être reçu", résume Rudrigue Sautron, porte-parole de ce collectif et président de l'Unef Réunion. Les étudiants sont ainsi invités à se tourner vers leur médecin de famille ou vers les généralistes se trouvant à proximité des campus.

Un agrément administratif non renouvelé

"Ces décisions constituent une attaque sans précédent envers nos droits et notamment le droit fondamental de l’accès aux soins pour les populations fragiles, précaires et étrangères que nous constituons", dénoncent encore les associations étudiantes.

Cette situation est la conséquence du non-renouvellement d'un agrément par l'Agence régionale de santé, comme l'a expliqué la direction du service universitaire de la médecine préventive (SUMPPS). Une situation qui aurait pu être évitée estiment les associations étudiantes : "Cette absence d’anticipation de la part du SUMPPS prive les étudiants de l’accès aux soins et nous le dénonçons fortement".

Trois semaines de discussions et toujours rien

Cela fait trois semaines que les associations étudiantes échangent avec la direction de l'Université afin de trouver une solution. En vain, jusqu'à présent. "Cette situation est d'autant plus incompréhensible à l’aune de la crise sanitaire qui nous frappe et alors même que les orientations ministérielles vont dans le sens d’un renforcement de l’accès aux soins".

Une délibération a bien été adoptée par le Conseil d'administration de l'Université le 9 septembre dernier afin de maintenir les prises en charges existantes strictement en l'état pour accompagner les étudiants. Mais celle-ci ne serait toujours pas appliquée, assurent les associations étudiantes "tant au SUMPPS de Saint-Denis qu’à celui du Tampon qui oppose des refus aux étudiants pour certaines prises en charge".

L'Université de La Réunion.

L'Université promet un retour à la normale

C'est ainsi que le collectif d'associations interpelle les élus de l'île, ainsi que le préfet et la directrice de l'ARS. "Aujourd’hui, on trouve ça honteux et inadmissible que l'on ne soit pas capable en trois semaines de renouveler un simple dossier d’agrément", s'insurge Rudrigue Sautron.

"Il n’y a aucune solution concrète qui nous est proposée", regrette-t-il tout en ajoutant que le collectif a reçu ce lundi 27 septembre, un courrier de l’ARS indiquant que "le dossier est en cours et serait en bonne voie".

De même, l'Université de La Réunion promet "un retour à la normale dans les plus brefs délais" dans un communiqué transmis également ce lundi. Il y est également précisé que le président Frédéric Miranville a adressé un courrier aux services de l’ARS le 21 septembre 2021 dernier afin de rappeler "l’extrême urgence de ce dossier", et d'appeler à "un déblocage rapide de la situation". Une rencontre serait ainsi "en cours de programmation avec les services de l’ARS".