A la Saline, le temple Kovil Kaali dan’ bois célèbre son centenaire

A la Saline, le temple Kovil Kaali dan’ bois célèbre son centenaire.
C’est un moment historique. A la Saline, le temple Kovil Kaali dan’ bois célèbre son centenaire, ce samedi 3 septembre. Depuis 1920, l’histoire de ce temple suit celle des engagés et du quartier.

Un moment de fête ce samedi 3 septembre à Saint-Paul. Le temple Kovil Kaali dan’ bois célèbre son centenaire à la Saline. Dans les hauts de la commune, l’histoire de ce temple est lié à celle du quartier, à son passé sucrier, et à celle des engagés.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

A la Saline, le temple Kovil Kaali dan’ bois rassemble à lui seul l’histoire de tout un quartier. Témoin de l’engagisme, il célèbre son centenaire

Ouvert en 1920

Après son ouverture en 1920, le temple Kaali dan’ bois fermera sur ordre du directeur de l’usine sucrière de Vue Belle en 1941. Pendant 28 ans, l’accès sera interdit aux fidèles, mais les villageois de la Saline continueront à pratiquer leur culte dans cet espace sacré. L’édifice obtiendra ensuite l’autorisation de rouvrir et les travaux de réhabilitation commenceront en 1970.

"Il n’y avait rien en 1969, c’était de la forêt avec un petit temple abandonné, j’ai rénové le petit temple doucement, doucement", raconte Jacques Mourou-Allamelou.

En 2007, une reconstruction en plusieurs étapes est entamée. Ce samedi, c’est avec deux ans de retard, en raison de la crise sanitaire, que le temple Kaali dann’ bois de la Saline a fêté son centenaire.

Une statue de la déesse arrivée par bateau

Kaali représente la déesse principale protectrice de ce temple. Une statue de la déesse est arrivée par bateau au Lazaret de la Grande Chaloupe aux alentours de 1873.

Elle a ensuite transité partout dans l’île dans différentes plantations. "Sa migration représente un témoignage direct de l’engagisme indien au XIXe siècle, raconte la mairie de Saint-Paul. Il jette une lumière crue sur cette forme de travail contrainte qui remplace l’esclavage dans les colonies".

A l’usine de Vue Belle

A leur arrivée, de nombreux engagés travaillent dans les plantations de l’ouest. "La statue sera installée dans plusieurs usines sucrières comme Grand Fond, la Renaissance pour ensuite venir à Vue Belle, raconte Darlin Canabady-Moutien, géographe anthropologue. C'est extraordinaire ! Elle migre avec les engagés et leurs descendants en fonction de la crise du sucre et des ouvertures et fermetures d’usines".

Renommée Kaali dan’ bois

Le jour où les travailleurs de l’usine de Vue Belle l’emportent avec eux, ils l’installent sur un terrain boisé et construisent un petit temple pour mettre Kaali à l’abri. Elle s’y trouve toujours. Des arbres recouvrent le site. La statue est alors renommée Kaali dan’ bois.

Une exposition à la Maison Serveaux

La ville de Saint-Paul a aussi mis en place l’exposition  "Destin croisé des engagés et de la déesse, le temple "Kaali dan’ Bois"", organisée à la Maison Serveaux du 3 au 17 septembre.