Les municipalités de La Réunion sont confrontées, elles aussi, à la hausse du prix des denrées alimentaires. Le prix des conserves a augmenté de 25%. Celui de l'huile de 50%. Le beurre a, lui, grimpé de 54%, tandis que pour les pâtes, le prix a presque doublé. Et les cuisines centrales font face également à des difficultés d'approvisionnement sur d'autres produits.
Face à cette flambée des prix, Emmanuel Séraphin, le maire de Saint-Paul, tire aujourd'hui la sonnette d'alarme. Pour autant, la commune qui distribue plus de 12 700 repas tous les jours aux élèves de ses 66 écoles se refuse encore d'augmenter les tarifs de sa restauration scolaire.
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Pas de hausse des tarifs pour la cantine scolaire
A l'heure actuelle, la cantine scolaire ne coûte qu'un euro par mois aux 5 000 familles saint-pauloises et la commune s'engage donc à supporter l'augmentation des prix sur son budget afin de ne pas toucher à leur pouvoir d'achat.
"Nous n'allons pas toucher à nos tarifs actuels, nous allons prendre dans le budget principal parce qu'il faut qu'on arrive à offrir un service de restauration scolaire performant", s'engage Emmanuel Séraphine, en soulignant au passage l'importance de l'octroi de mer dans ce jeu d'équilibre comptable puisque celui-ci "permet avec l'augmentation des importations d'avoir des recettes importantes".
Mais elle entend néanmoins réagir dès à présent en faisant voter une motion, ce jeudi 14 avril, lors du conseil municipal. "Nous allons alerter les autorités pour que l'on puisse stabiliser ces prix pour les collectivités et aussi informer l'association des maires pour que collectivement les maires puissent se réunir et faire état de la situation", indique Emmanuel Séraphin.
Pour la création d'un BQP spécifique
L'élu va jusqu'à proposer la création d'un bouclier qualité-prix spécifique pour les collectivités. Comme pour les consommateurs lambda, il s'agirait donc de disposer d'une liste de produits pour lesquels les prix resteraient abordables afin d'éviter de faire grimper la facture de ces collectivités en matière de restauration scolaire.
Mais Emmanuel Séraphin s'interroge par ailleurs sur les raisons de cette flambée des prix. "Il faut savoir si c'est réellement lié à la situation actuelle ou si on est plutôt sur un phénomène de spéculation".