Ce sont cinq hectares de manguiers sur les quinze que compte son exploitation qui sont partis en fumée dans l'incendie du Cap Lahoussaye. Pour Armand Paulet, cela représente plus d’une quarantaine de tonnes de fruits qui ne seront pas vendus pour les fêtes de fin d’année.
Une perte sèche pour l'agriculteur saint-paulois qui a observé impuissant, l'avancée des flammes de ce sinistre débuté dimanche dernier, le 1er octobre, dans le secteur voisin de la "savane", avec plus de 230 hectares de broussailles ravagés.
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Des milliers d'euros de tuyaux à remplacer
Armand Paulet déplore aussi la perte de près de 40 000 euros de matériels d'irrigation. "Il faut essayer de sauver une partie, mais où est-ce que je vais trouver l'argent pour remettre l'irrigation en place, se demande-t-il. Si je n'ai pas d'aide, je serai obligé d'abandonner et de recommencer plus tard, l'année prochaine ou dans deux ans".
La prochaine saison s'annonce compliquée pour l'exploitant. Il faudra à nouveau patienter trois à quatre années de travail pour une nouvelle récolte. "Si le pied i crève pas", lâche-t-il encore amer. Et la nouvelle est d'autant plus dure à avaler que le planteur espérait passer la flambeau à son fils aîné de 32 ans avant de partir à la retraite.
Le seul agriculteur sinistré
"Nous, on était en train de ramasser les mangues mûres et là du coup, c'est mort. C'est fini, tout est brûlé", réagit Dolin Doutougin, le responsable de l’irrigation sur place., ne peut que constater les dégâts et récupérer le peu du système d’arrosage encore en état.
Ce mercredi 4 octobre, l'intervention des soldats du feu était toujours en cours sur l’exploitation d’Armand. Installé sur ces terres depuis 45 ans, c’est la première fois que l'agriculteur doit faire face à un tel sinistre. C'est même le seul planteur du secteur à avoir été touché et il craint de ne pas recevoir d’aides et de devoir puiser dans sa trésorerie.
La CGPER interpelle le Conservatoire du littoral
Pour la Confédération générale des planteurs et éleveurs, le principal syndicat agricole de La Réunion, le sinistre dans le verger aurait pu être évité avec une meilleure gestion de la savane par les autorités.
"En mettant en place des pare-feu entre la savane et les vergers, il n'y aurait pas eu tous ces dégâts sur ces exploitations. Aujourd'hui, nous souhaitons interpeller le Conservatoire du littoral sur cette situation", réagit Jean-Michel Moutama, le président de la CGPER.