Kar' la nuit à Saint-Paul : un transport à la demande de 20h à 3h du matin

Kar' la nuit à Saint-Paul : un transport à la demande de 20h à 3h du matin
Se déplacer la nuit sans voiture, c'est désormais possible à Saint-Paul. Le projet kar' la nuit est lancé le 1er mars 2024 par le Territoire de l'Ouest. Il dispose de deux navettes de neuf places disponibles entre 20 heures et 3 heures du matin sur 300 arrêts référencés dans la ville. Le trajet en navette doit être réservé entre 10 jours et 2 heures à l'avance.

Après avoir bu de l'alcool, mieux vaut ne pas prendre le volant. Un accident est vite arrivé, alors pourquoi ne pas prendre le bus ?

Depuis hier soir, les noctambules, les fêtards, mais aussi les salariés et apprentis de la restauration et de l’hôtellerie de la station balnéaire de Saint-Gilles peuvent rentrer chez eux avec le kar' la nuit. 

Un transport accessible toutes les nuits

Deux minibus de 9 places de la société de transports Semto circulent désormais entre 20 heures et 3 heures du matin entre les hauteurs de l'Ouest et le littoral. 

Le kar'la nuit est accessible 7 jours sur 7. "Il s'agit d'un nouveau dispositif expérimental qui va durer six mois", explique Emmanuel Séraphin, maire de Saint-Paul et président du Territoire de l’Ouest.

Il y a une application. On commande le véhicule, soit 10 jours avant et jusqu'à deux heures avant le déplacement, ce qui permet d'avoir les transports qui manquent sur une zone balnéaire comme on a dans l'Ouest.

Emmanuel Séraphin, président du Territoire de l'Ouest.

Kar' la nuit pour favoriser l'insertion des jeunes

L'objectif est également de favoriser la mobilité de la jeunesse réunionnaise. En effet, à Saint-Paul, des jeunes sont formés aux métiers de l'hôtellerie et de la restauration. "Cette offre de transports leur est particulièrement destinée", souligne Emmanuel Séraphin. 

C'est d'ailleurs le cas d'Ornella Edmond. L'adolescente s'est empressée de s'inscrire sur le site Kar' Ouest et de télécharger l'application M-Ticket. "Pour moi, en tant qu'étudiante en hôtellerie-restauration, ça me change la vie, parce que bien souvent, je n'avais pas de transport pour rentrer chez moi après mon stage", témoigne-t-elle, sourire aux lèvres.  

On a travaillé depuis un an avec l'ensemble des hôteliers, puisque vous avez des jeunes qui sont formés au CFA Centhor, au Lycée hôtelier, qui sont formés comme apprentis dans des sociétés et qui devaient renoncer parce qu'il n'y avait pas de transports. Donc, ça permet de consolider l'emploi des jeunes.

Emmanuel Séraphin, président du Territoire de l'Ouest

Les prix du kar' la nuit

Le prix du ticket du minibus est fixé à cinq euros. "Si vous êtes abonnés au réseau Kar' Ouest, c'est 20 euros de plus et si vous voulez vous abonner, c'est à 40 euros", précise Emmanuel Séraphin, en ajoutant qu'il s'agit bien "de tarifs expérimentaux, afin de tester l'application, les services et les véhicules"

Une fois qu'on aura fait tous les tests, on espère mettre en place un service durable sur tout le territoire.

Emmanuel Séraphin, président du Territoire de l'Ouest

Pour Kévin Gigan, responsable de bars dans un restaurant de l'Ouest, c'est aussi un moyen de prendre moins de risques. "On travaille dans le monde de la nuit, donc il y a beaucoup de contrôles. Certains se font arrêter et perdent leur permis. Il y en a d'autres, comme moi, qui se sont endormis au volant, donc c'est dangereux. C'est bien d'avoir des bus à notre disposition la nuit", confie le jeune homme, qui aurait tout de même espéré une amplitude horaire plus large. 

Si le dispositif plaît aux usagers, les modalités peuvent encore évoluer d'ici la fin de la phase d'expérimentation.