La décision devait être rendue ce jeudi 24 novembre. Elle est finalement renvoyée au 12 janvier 2023. Le procès en appel du naufrage meurtrier du Maéva 4 s'est tenu le 22 septembre dernier.
Pour Maître Caroline Chane Meng Hime, avocate des quatre étudiants en école d'ingénieur qui étaient à bord le jour du naufrage, "la juridiction prend le temps avec sagesse pour rendre sa décision". "Dans cette affaire, il faut prendre en compte les enjeux humains mais aussi technique", ajoute-t-elle.
Un procès en appel
Condamnée par le tribunal correctionnel en 2021, en l'absence du capitaine qui s'est donné la mort, la société Maevasion avait fait appel.
Durant le nouveau procès le 22 septembre, Michèle Malbranque s’était effondrée, submergée par l’émotion. Elle a perdu son fils et son mari le 25 juin 2017.
Trois décès
Ce dimanche-là, neuf personnes, sept touristes, le capitaine et son équipier, sont à bord au moment du naufrage à l’entrée du port de Saint-Gilles, vers 14h30. Trois personnes décèdent, un des deux membres de l’équipage, un fils et son père dont le corps ne sera jamais retrouvé. La famille de Michèle Malbranque.
Une sortie malgré la houle
Cette sortie en mer avait été organisée alors qu’un avis de vigilance forte houle avait été émis la veille pour la journée du dimanche sur l’Ouest et le Sud de l’île.
La houle a fini par mettre en difficulté le Maéva 4 à l’entrée du port de Saint-Gilles où il a fait naufrage. A bord, personne ne portait de gilet de sauvetage.
Une mise en examen du capitaine
D’importants moyens de secours ont alors été déployés depuis le poste de plage des Roches Noires. Les sauveteurs sont intervenus à bord de trois jets ski dans une mer déchaînée pour récupérer huit personnes. Le naufrage s’est produit sous les yeux de la foule rassemblée pour le carnaval du Grand Boucan.
En 2018, le capitaine du Maeva 4 avait été mis en examen. Il était sous l’emprise de stupéfiants et d’alcool. Il s’est donné la mort pendant l’instruction du dossier en 2020.
Condamné en première instance
Condamné à 150 000 euros d'amende et à l'interdiction d'exercer en première instance en 2021, le frère du capitaine et gérant de la société Maévasion avait décidé de faire appel. Il a à nouveau plaidé la relaxe lors de l’audience en appel.
Michèle Malbranque espère de son côté une confirmation de la peine. En septembre dernier, elle déclarait : "si je veux espérer me reconstruire il va falloir reconnaître les coupables et les condamner. J’ai besoin de ça".