Patrimoine : restaurer le chemin de croix de la Chapelle Pointue ou la fontaine à la Vierge de l'église de Saint-Paul ?

Fontaine à la Vierge devant l'église de Saint-Paul
Dans le cadre du concours du "Plus Grand Musée de France", deux oeuvres d'art ont été sélectionnées à La Réunion : le chemin de croix de la Chapelle Pointue à Villèle, et la fontaine à la Vierge devant l'église de Saint-Paul. Mais seule une des deux sera retenue, après le vote du public, pour bénéficier d'un soutien financier pour sa restauration.

La Fondation pour la Sauvegarde de l'Art français et Allianz France organisent cette année la seconde édition de son opération "Plus Grand Musée de France". 

Deux oeuvres ayant besoin d'une restauration ont été retenues par territoire, pour être soumises à un vote du public. A la clef pour l'oeuvre d'art gagnante du vote dans chaque région, la somme de 8 000 euros pour financer leur restauration. 

Deux projets en lice

A La Réunion, deux projets sont en lice, parmi les 246 identifiées dans tout le pays : la restauration du Chemin de Croix de la Chapelle Pointue à Villèle dans les hauts de Saint-Gilles, et la fontaine de la Vierge, située sur la place de l'église de Saint-Paul. 

Vote jusqu'au 21 mars

Le grand public est aujourd'hui amené à voter, jusqu'au 21 mars, pour une de ces deux oeuvres d'art du patrimoine réunionnais qui ont besoin de travaux rapidement. 

Seul l'un de ces deux projets de restauration bénéficiera du soutien financier de 8 000 euros. Le public est invité à voter pour l'un des deux, au lien suivant : https://www.sauvegardeartfrancais.fr/sondages/allianz-france-le-plus-grand-musee-de-france-2024-ocean-indien/

Un chemin de croix datant de la seconde moitié du XIXème

D'un côté, le chemin de Croix qui se situe à l'intérieur de la Chapelle Pointue, date de la seconde moitié du 19ème siècle. Il a été commandé en remplacement du précédent chemin de croix de la chapelle, constitué de plusieurs tableaux, endommagés lors du passage d'un cyclone en 1858. 

Chemin de croix de la Chapelle Pointue

C'est à nouveau un cyclone qui abîme le nouveau chemin de croix en 1932. Les stations de terre cuite polychrome peinte, encadrés par du bois de sapin en style néogothique, sont alors réparées partiellement par une manufacture de Toulouse probablement spécialisée dans le mobilier liturgique en terre cuite. 

Une seule station intacte

Néanmoins, l'ensemble du chemin est dans un état fragmentaire à ce jour. Des dix stations représentant les scènes de la Passion du Christ, seule une est à l'état complet, avec son cadre.

Chemin de croix de la Chapelle Pointue

Ces oeuvres d'art ne sont d'ailleurs plus présentées au public dans la Chapelle Pointue, mais sont conservées au musée de Villèle dans un container en attendant d'être éventuellement restaurés un jour, d'où leur participation à l'opération du Plus Grand Musée de France cette année. 

Une fois restauré, ce chemin de croix pourra à nouveau réintégrer son emplacement d'origine, dans la chapelle Pointue, pour être présenté au public. 

La fontaine à la Vierge, installée en 1867

La seconde oeuvre en lice, la fontaine de la Vierge devant l'église de Saint-Paul, est l'oeuvre des fonderies Ducel en Indre-et Loire, une des plus grandes fonderies d'art du XIXème siècle. Si cette pièce-là date de 1867, ce sont de nombreuses fontaines de cette usine qui sont exportées vers La Réunion à l'époque, comme celle de l'église de Saint-Benoît ou celle de la mairie de Saint-Denis.

Celle de l'église de Saint-Paul a été installée ici en 1867 après une reconstruction de l'édifice religieux.

Fontaine à la Vierge devant l'église de Saint-Paul

Un don du maire de l'époque

La fontaine est alors un don du maire de l'époque Jean Hoarau de La Source. Elle est ornée d'une Vierge à l'Enfant, encadrée de quatre figures d'enfants chevauchant des dauphins sur son socle. Tout autour se trouve un bassin hexagonal. 

Problèmes de corrosion

Mais depuis une dizaine d'années, la fontaine n'est plus en eau, et n'a pas été restaurée depuis sa protection au titre des monuments historiques. Conséquence : la peinture bleue et blanche est écaillée, et en dessous, des départs de corrosion sont constatés. 

Les travaux de restauration consisteraient alors à réaliser des études pour la remise en eau de la fontaine, traiter les problèmes de corrosion et refaire la peinture.