Poissons et légumes cohabitent au sein d'une serre aquaponique à Saint-Paul

Les tomates, concombres, et autres légumes de la serre ont pu sortir de terre grâce aux nutriments libérés par les poissons.
La Raffinerie a inauguré ce jeudi 19 mai une serre aquaponique. Un espace qui mêle à la fois élevage de tilapias et culture de légumes et plantes aromatiques, les deux activités s'aidant l'une et l'autre.

Connaissez-vous l’aquaponie ? Cette technique permet de faire vivre ensemble plantes et poissons en symbiose, végétaux et animaux s’aidant mutuellement.

Retrouvez le reportage de Réunion La 1ère : 

150m2 de serre que les salades, concombres et tomates partagent avec les tilapias, c’est le projet expérimental d’aquaponie développé à La Raffinerie de Saint-Paul. Partons à la découverte d'un mode de culture encore peu connu.

Ce jeudi 19 mai 2022, c’est dans le quartier de Savanna à Saint-Paul, au sein de la friche éco-culturelle La Raffinerie, qu’une nouvelle serre aquaponique a été inaugurée. 150m2 de surface qui accueille les tomates, concombres, salades et autres plantes aromatiques, mais aussi des tilapias. Ces poissons jouent un rôle majeur dans la culture des légumes et plantes environnantes, explique Stéphanie Badts, “bienveillante”, soit coordinatrice, de la serre aquaponique de La Raffinerie. 

Les poissons nourrissent les plantes, qui ensuite filtrent l'eau

“Les poissons se nourrissent, apportent un premier composant : l’ammoniac, libéré par les poissons, sera transformé par les bactéries en nitrites, puis en nitrates, qui sont assimilables par les plantes. Les plantes vont se nourrir de ces nitrates et de la lumière, elles vont épurer l’eau, qui repart ensuite vers les poissons”

Stéphanie Badts, "bienveillante" de la serre

La boucle est bouclée.

Cette symbiose entre plantes et tilapias à La Raffinerie, était d’ailleurs le seul moyen de faire pousser quelque chose à cet endroit, où la terre est trop polluée. “C’est pour ça qu’on est partis sur du hors-sol”, ajoute Stéphanie Badts.

Des matériaux recyclés utilisés 

Pour ne rien gâcher, toutes les structures supportant les végétaux ont été construites à partir de matériaux recyclés, plus précisément du bois de palettes. Ainsi surélevées, les cultures échappent aussi aux nuisibles tels que les escargots et limaces, mais aussi aux intempéries. A la clé, des économies d'eau et d'engrais. 

Un projet expérimental accompagné par Aquaponie Réunion

Ce projet expérimental n’aurait pu être mené sans l’accompagnement d’Aquaponie Réunion, le plus gros acteur de l’île dans ce domaine. La demande va en grandissant, affirme le président et fondateur d’Aquaponie Réunion, Sébastien Ladrange : “Il y a eu un engouement après le confinement, et encore plus avec les crises qu’on peut connaître actuellement, de la part de personnes à la recherche de plus d’autonomie alimentaire, ou qui cherchent à implanter une agriculture urbaine”.

Il reconnaît malgré tout que l’aquaponie nécessite “une certaine technicité”, notamment en ce qui concerne les besoins des plantes, l’alimentation des poissons, les paramètres de l’eau... C’est pourquoi il accompagne chacune des plantations qu’il contribue à mettre en place. 

Les récoltes utilisées au sein de La Raffinerie 

La serre aquaponique de La Raffinerie, elle, a été inaugurée ce jour, mais créée depuis six mois, et a déjà fourni les adhérents de l’association. “Les plantes et les légumes restent au sein de La Raffinerie, consommés pour la cuisine éphémère du mercredi, ou lorsqu’on fait des apéritifs”, termine Stéphanie Badts.

Ce mode de culture, qui n’est pourtant pas nouveau, gagne de plus en plus de terrain à La Réunion, où on compte une dizaine de fermes aquaponiques à ce jour dont une à Marla, dans Mafate.