Certaines entreprises affichent encore une certaine réticence à employer des travailleurs handicapés mais l'exemple d'Alison Le Bot pourrait leur faire changer d'avis et les pousser à tenter l'expérience.
Âgée d'une trentaine d'années, la jeune femme est porteuse de trisomie 21 et malgré les obstacles, elle a su se faire une place dans le monde de la restauration. Elle vient d'ailleurs de décrocher son premier CDI dans un hôtel trois étoiles de la Saline les bains.
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Un parcours de détermination
"Nous connaissions Alison et sa maman et quand elle a cherché un stage de professionnalisation, on lui a proposé et ça s'est très bien passé", raconte Jean-Paul Bordier, le directeur du Nautile.
"Elle a fait ensuite une première formation qualifiante au Centhor (le Centre de formation aux métiers de l'hôtellerie et de la restauration, ndlr), mais ça n'a pas abouti parce que c'est encore compliqué dans les administrations de donner un diplome à quelqu'un qui ne sait pas parfaitement écrire, indique le responsable. Et puis on a fait une deuxième formation l'année dernière, ce qui lui a permis d'obtenir un certificat de qualification professionnelle qui correspond à ses compétences".
Revoir l'interview de Jean-Paul Bordier sur Réunion La 1ère :
Les collègues d'Alison sous son charme
"J'adore travailler", lâche Alison, tout sourire, avant de rappeler ses différentes tâches, de l'utilisation et du rangement du matériel à la préparation des légumes pour les repas. Elle s'est bien intégrée dans l'entreprise. "C'est important que les porteurs de handicap soient bien insérés dans la vie sociale et c'est également très bénéfique dans l'équipe", souligne encore Jean-Paul Bordier.
Et ses collègues ne tarissent pas d'éloges : "Elle fait tout à fond à chaque fois, et ça tous les jours. Elle arrive tout le temps en avance et elle avance le travail pour les collègues. Quand elle arrive, elle va faire les patates ou les tomates. Elle avance toujours le boulot pour nous", témoigne Xavier, chef de partie.
"Elle nous motive à nous surpasser"
Wilfrid Mahot, le chef-cuisinier, a assuré sa formation en entreprise pendant près de deux ans. "On n'a pas du tout de souci, on fait juste attention à être moins speed pour elle et ça aussi, ça nous apaise qu'il y ait quelqu'un comme elle dans notre cuisine, confie-t-il. Cette jeune fille, pour nous, c'est aussi un exemple à suivre. Elle n'est jamais fatiguée, donc ça nous motive aussi à nous surpasser".
Une bonne nouvelle n'arrivant pas seule, Alison vient aussi de décrocher son certificat de qualification professionnelle au Centhaur.