"Bonsoir, nous allons procéder à un contrôle de votre établissement pour vérifier que les mesures sanitaires sont bien respectées". Les gendarmes s'avancent dans l'entrée d'un bar de nuit de Saint-Gilles, jeudi 2 décembre, dans la soirée.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"La menace d'une fermeture"
A l'intérieur, musique et cocktails tranchent avec les uniformes des forces de l'ordre. Appareils de contrôle en mains, les gendarmes scannent les pass sanitaires des clients et des employés de cet établissement de nuit recevant du public.
"On tremble face à la menace d'une fermeture administrative", avoue Philippe Landi, responsable d'un établissement.
Effectuer les contrôles des pass et respecter les jauges, c'est le plus facile pour nous, en revanche le port du masque à l'intérieur pour les clients c'est infernal.
Traquer le port du masque
Ce jeudi soir, l'heure est à la fête dans ce bar de nuit. Avec la chaleur et l'alcool, les masques glissent sur les visages des clients. "Si en début de soirée ça va encore, en fin de soirée, c'est très difficile à gérer, explique Philippe Landi. Avoir un service de sécurité qui vous traque à porter le masque, alors que vous êtes en boîte de nuit pour vous amuser et avoir un comportement social, c'est complexe".
Pour Léa, 23 ans, "ce n'est pas compliqué à respecter", et "au moins on peut bouger". "On a envie de s'amuser donc on fait avec, reconnaît de son côté Florent, 30 ans. Parfois, on a des moments d'absence, mais les patrons de bars nous rappellent à l'ordre".
"Un travail de longue haleine"
Ce jeudi soir, les gendarmes ont eux aussi fait ces rappels à l'ordre. "Lors de premiers contrôles d'établissements, nous avions fait des mises en demeure, et nous voyons que nos remarques ont été prises en compte, se satisfait le capitaine Perraudeau, commandant en second de la compagnie de Saint-Paul.
Nous allons repasser tous les week-ends, c'est un travail de longue haleine. Ce n'est pas facile pour eux de tenir leur clientèle, mais nous sommes là pour les aider et nous assurer qu'ils y mettent les moyens humains et logistiques.
Pour éviter de "passer un très mauvais Noël"
Toutefois, le commandant prévient, "pour les établissements où il y aura de graves manquements, il y aura sanctions et des fermetures administratives".
La consigne des autorités est claire dans le département : "l'enjeu est de faire respecter les mesures dans ces établissements pour éviter les clusters et de nouvelles mesures de freinages", explique Sylvie Cendre, sous-préfète de Saint-Paul.
"Le taux d'incidence est actuellement à près de 290 cas pour 100 000 habitants, si la pandémie s'aggrave on risque de passer un très mauvais Noël", ajoute la sous-préfète qui participait hier soir aux contrôles.