Déjà mobilisé aux côtés du KURR dans l’affaire des paillottes de L’Hermitage en 2018, le Collectif pour la défense du Domaine public maritime entend cette fois-ci faire rouvrir -sans violence- les "chemins pêcheurs" privatisés par les occupants des villas de bord de mer, à Saint-Gilles.
Les Réunionnais pourront difficilement être insensibles à ce combat mené par l’association "Agir pour la Défense du Domaine Public Maritime et de l’Environnement" (ADDPME), à Saint-Gilles-les-Bains, pour la préservation, ou plutôt pour la restauration des "chemins pêcheurs".
On s’en souvient, la destruction des paillottes illégales de l’Ermitage, à la fin de l’année 2018, ne s’était pas faite sans heurts. L’ADDPME, connue alors sous le nom de Collectif pour la défense du Domaine public maritime, s’était mobilisée aux côtés du KURR, le Koléktif union rényoné résponsab, afin de faire tomber les paillottes illégalement construites dans la fameuse zone des 50 pas géométriques.
Aucune "action illégitime ou violente"
Parallèlement à la bataille politique et juridico-administrative engagée par les deux organisations, des membres du KURR s’étaient tristement illustrés en s’attaquant à coups de masse aux clôtures de trois de ces établissements illégaux à l’issue d’une énième manifestation organisée le 8 avril 2018. Une image qui aura marqué les esprits…
C’est sans doute ce qui explique, en partie, pourquoi le Collectif pour la défense du DPM a changé de nom et insiste sur le fait que ses membres n’intenteront aucune "action illégitime ou violente visant à libérer un, ou plusieurs "chemins pêcheurs"".
Les pouvoirs publics interpellés
C’est ce qui était précisé dans un communiqué et c’est ce que son responsable, Dominique Gamel, est venu répéter hier, samedi 22 mai, face à d’anciens membres du Kurr ou encore des Zazalés, déterminés à passer à l’action face aux chemins pour beaucoup privatisés ou obstrués par des riverains particulièrement soucieux de leur confort et de leur tranquillité de vie...
Comme le rapportent nos confrères du Quotidien, Dominique Gamel a répété qu’il entendait travailler aux côtés "des autorités et des élus" en faveur de "l’application stricte et le respect des lois sur le Domaine public maritime pour la préservation de diversité écologique sur cet espace naturel exceptionnel et, plus largement, pour la défense de l’environnement à La Réunion".
La maire Huguette Bello prendra-t-elle position ?
La maire de Saint-Paul Huguette Bello soutiendra-t-elle la démarche ? La candidate aux élections régionales de juin prochain ne s’est pas encore publiquement exprimée sur la question.
Qu’à cela ne tienne, l’ADDPME a déjà adressé le 14 mai dernier, un courrier à la Direction de l'Environnement de l'Aménagement et du Logement (DEAL), en plus de celui adressée à la première magistrate.
Cinq "chemins de pêcheurs" ciblés prioritairement
L’association demande à ses interlocuteurs "d'enquêter sur ce phénomène inquiétant et de prendre toutes mesures pour localiser ces chemins et les rouvrir". L’ADDPME a déjà ciblé prioritairement cinq de ces chemins soupçonnés d'avoir été condamnés ou privatisés illégalement, dans la rue des Brisants et à Grand Fond.
Le ministre de la Transition Écologique, tout comme celui des Outre-mer, a également été interpellé, tout comme le préfet de La Réunion Jaques Billant, les présidents de la Région du Département et les députés et sénateurs de La Réunion. Le même courrier a été envoyé en copie aux procureurs de la République de Saint-Denis et de Saint-Pierre, et au numéro un de la compagnie de gendarmerie de La Réunion.
"La balle n'est plus dans notre camp", conclut l’AADPME.