Saint-Paul se prépare aux catastrophes et en appelle aux citoyens

À l'occasion des assises saint-pauloises sur la réduction des risques majeures, différents partenaires ont échangé sur les moyens d'affronter les catastrophes futures, alors que la commune veut former une "réserve citoyenne de sécurité civile"

Un incendie s'est déclenché en centre-ville à proximité d'une école élémentaire, d'une maison de retraite et d'une station-service. C'est le scénario complexe élaboré par la commune pour se mettre en situation de crise, et affiner la coopération avec les services de secours. À l'occasion des assises saint-pauloises des risques majeurs, ce mercredi 30 octobre, il a beaucoup été question de prévention, d'anticipation et de préparation. 

Un PC de crise fictif


"D'abord, il ne faut pas s'affoler, savoir qui sont les premiers prévenus et ensuite voir en crescendo comment ça se passe, si la situation s'envenime, et, à ce moment-là ce qu'on envisage avec les services de la mairie en coordination avec le SDIS" explique Pascaline Chéreau-Némazine, élue en charge de la coordination des différents services au PC de crise imaginé pour la circonstance.

Inondation, éruption, mouvements de terrain...

Sur d'autres ateliers, plusieurs scénarios sont étudiés pour répondre aux nombreux risques auxquels fait face la commune :  "Risque inondation, risque d'éruption pour lequel les Réunionnais ont démontré avoir un petit peu moins connaissance mais aussi les mouvements de terrain", détaille Zoé Trévisa, responsable de réduction des risques catastrophes  la PIROI. "Sur ça, il faut encore faire beaucoup de travail d'information et de prévention."

Saint-Paul entend se préparer aux catastrophes naturelles avec le concours des citoyens.

Phénomènes plus intenses et risques "exacerbés"

Et si les Réunionnais connaissent bien les cyclones, il faut aussi envisager que ces phénomènes puissent évoluer dans le futur, sous l'effet du changement climatique. "Si, globalement, le nombre de phénomènes cycloniques ne devrait pas augmenter, on a une proportion de phénomènes plus intenses qui serait avérée, avec des risques exacerbés pour les habitants en termes de vents extrêmes, de pluies extrêmes et d'inondations côtières", prévient Sébastien Anglade, adjoint responsable à la prévision Météo France.


D'où l'importance de réunir régulièrement l'ensemble des acteurs concernés afin de mieux anticiper toutes les catastrophes, à l'image des inondations meurtrières qui ont récemment frappé l'Espagne. Importance, aussi, d'associer la population à cette préparation. 

Appel aux citoyens


"Sur les risques majeurs, c'est de savoir, si demain on a un cyclone majeur, comment mettre en oeuvre tous les moyens. Avec les collectivités et le forces existantes, mais aussi une réserve communale de sécurité civile qui permettra de décupler nos forces et faire aussi que le citoyen soit impliqué dans la prévention et en cas de risque" souhaite Emmanuel Séraphin, le maire de Saint-Paul. 

"Si Belal avait été aussi puissant que décrit (...), nos forces auraient été insuffisantes."

Emmanuel Séraphin, maire de Saint-Paul

"C'est pourquoi nous lançons un appel aux citoyens saint-paulois : si vous voulez faire partie de cette réserve de sécurité civile, venez vous inscrire en mairie. Il y a des formations, et chacun aura un rôle. Il ne faut pas forcément des gros bras, chaque compétence va être formée et exploité", invite l'élu.  

En reconnaissant que les seuls acteurs publics ne sauraient suffire à en cas de catastrophe majeure. 
"Si Belal avait été aussi puissant qu'on l'avait décrit", rappelle le maire, "il aurait été dévastateur et nos forces auraient été insuffisantes. Donc on anticipe sur l'avenir." Alors, paré ou pas paré ?