Tatiana Timon, amputée des quatre membres, cherche à financer ses prothèses pour reprendre la danse

Tatiana Timon organisait ce samedi 17 février une marche solidaire
Il y a deux ans, Tatiana Timon a été amputée des jambes et bras, après avoir attrapé le paludisme. Ayant survécu à la maladie, elle souhaite reprendre sa passion, la kizomba, ainsi que le sport. C'est pourquoi elle a organisé une grande collecte pour l'aider à financer des prothèses plus adaptées.

Tatiana Timon est une jeune femme saint-pauloise de 36 ans qui revient de loin. Après avoir contracté le paludisme en 2022, elle a dû être amputée des quatre membres pour pouvoir survivre. Actuellement en vacances sur son île natale, elle a lancé une cagnotte afin de pouvoir réunir l'argent nécessaire à l'achat de prothèses actives. 

Car malgré le handicap, son objectif est de ne pas avoir à abandonner sa grande passion : la kizomba. 

Une marche solidaire à Saint-Paul

Ce samedi 17 février 2024, la Saint-Pauloise, qui habite et travaille depuis plusieurs années en Angleterre, a organisé une marche solidaire, de la Grotte du Peuplement à Saint-Paul jusqu'à Boucan-Canot à Saint-Gilles. 

Il s'agissait là non seulement de réunir des fonds pour ses prothèses, mais aussi de sensibiliser au paludisme, explique-t-elle. Une maladie qu'elle a contracté en juin 2022, lors d'un voyage en Angola, où elle a passé deux semaines à la découverte des origines du kizomba. 

Le paludisme contracté lors d'un voyage en Angola

La jeune femme, qui n'est alors pas vaccinée contre le paludisme, se fait piquer par un moustique et contracte la plus grave des formes de la maladie. Les symptômes ne se déclenchent qu'à son retour en Angleterre, et sont fulgurants.

Plusieurs mois de soins intensifs

Coma pendant plusieurs semaines, soins intensifs pendant trois mois, puis plusieurs autres mois en rééducation suite à son amputation des deux jambes et des deux bras. Une quadruple amputation qui a aussi permis de lui sauver la vie. 

Depuis février 2023, la jeune femme bénéficie en Angleterre d'un logement adapté à son handicap, et d'une assistante pour l'aider au quotidien.

Une passion intacte pour la kizomba

Aujourd'hui, Tatiana Timon a perdu des membres, mais aucunement sa joie de vivre. Sa passion pour le sport et la danse, notamment la kizomba, est restée intacte. Ce même si ses prothèses actuelles ne lui permettent pas de pratiquer ces activités de façon fluide. 

Des prothèses actives de jambes à financer 

C'est pourquoi elle souhaite "récolter quelques sous pour financer mes prothèses actives, et retourner faire du sport et danser la kizomba, parce que c'est ma passion", dit-elle. 

"La passion, c'est la vie ! C'est un truc qui rapporte à moin la joie, la santé. Ma la besoin d'être plus en forme pour marcher avec les prothèses. Ma la toujours aime le sport, la kizomba, et mi compte pas arrêter, c'est pas mon handicap va fé arret' a moin sak mi aime." 

Tatiana Timon, passionnée de danse amputée des quatre membres

Le coût des prothèses actives de jambes, environ 60 000 livres sterling au total, a déjà été financé presque à moitié lors de collectes en Angleterre. A La Réunion, elle espère rassembler 20 000 euros. Outre la marche solidaire de ce samedi, elle a lancé une cagnotte leetchi en ligne.  

Tatiana Timon, 36 ans, est à la recherche de fonds pour financer ses prothèses de jambes

Un élan de solidarité

Ce samedi matin à Saint-Paul, plusieurs actions étaient menées au bénéfice de la cagnotte de Tatiana, comme un petit déjeuner organisé par le restaurant Les Pirates. 

Sa famille et ses proches ont bien sûr répondu présent. Pour Elodie, la cousine de Tatiana Timon, il est "important de récolter des fonds pour qu'elle puisse re-danser", mais aussi parce que "ça peut arriver à tout le monde". "Elle a toujours la joie de vivre mais c'est pour lui en donner encore plus !", sourit-elle. 

Valère, son papa, se disait très ému et admiratif devant la détermination de sa fille. "Le sport est un élément important dans tout son processus de guérison, elle a toujours fait du vélo et beaucoup d'autres choses", dit-il. 

Se protéger du paludisme

L'occasion également pour Tatiana de rappeler les dangers du paludisme, ou "malaria", et comment se protéger de cette maladie dans certains cas mortelle. "C'est facile de se protéger, il y a des médicaments à prendre, et il faut faire attention sur place, porter des vêtements longs et dormir sous une moustiquaire... La prévention lé facile, mais faut suivre", souligne Tatiana.