Prisonnier du récif de Saint-Philippe, au niveau de la coulée de 2007, au Tremblet, le "Tresta Star" et ses 11 membres d'équipage auront dérivé pendant une journée entière, ce jeudi 3 février, avant d'atteindre les côtes réunionnaises. Une "dérive à grande vitesse", indique la préfecture de La Réunion qui précise les circonstances de cet échouage.
Le navire mauricien s’est signalé en difficulté, puis en détresse, à 07h15, jeudi, alors qu’il affrontait les conditions cycloniques liées au cyclone Batsirai.
Des conditions en mer exceptionnellement mauvaises
Manœuvrant avec difficulté et n’étant pas en mesure de tenir un cap d’évitement, "Tresta Star" a dû affronter des conditions de mer difficiles et a dérivé vers la zone de responsabilité française, d'où l'activation des moyens du CROSS de La Réunion qui est donc entré en contact avec l'équipage.
Face aux conditions météorologiques de vent (force 10) et de houle (mer 7) exceptionnelles dues au cyclone, l'équipage et son navire n'auraient rien pu faire d'autres que de continuer à dériver en direction de La Réunion, toujours à une vitesse élevée, représentant ainsi un danger potentiel.
L'Osiris et deux navires de commerce sollicités
A 11h00, le préfet de La Réunion, délégué du gouvernement pour l’action de l’Etat en mer, a finalement mis en demeure le propriétaire du "Tresta Star" de faire cesser le danger. L’armateur a alors affrété un moyen de remorquage stationné à l’île Maurice et prévu d’intervenir dans la nuit du jeudi 3 à ce vendredi 4 février.
En parallèle, le CROSS de La Réunion a mobilisé d’autres moyens d’assistance : il s'est tourné vers le patrouilleur des affaires maritimes Osiris II ainsi que deux navires de commerce qui se trouvaient à proximité de la zone. Mais compte tenu des conditions météorologiques très dégradées, ces derniers n’ont finalement pas pu intervenir à temps.
11 membres d'équipage toujours à bord
A 21h00, le navire Tresta Star s’est donc échoué à hauteur de la pointe du Tremblet avec son équipage composé de 11 personnes. Depuis, une opération de sauvetage est en cours pour évacuer ces personnes en difficulté.
Pas de risque majeur de pollution
Les autorités précisent ce bâtiment n'est pas à proprement parlé un pétrolier, mais un "souteur". Le navire ne transporte pas de marchandise et contient moins de 8m3 de gazole de propulsion (léger et volatile) dont la majorité devrait se disperser sans risque majeur pour l'environnement, assure encore la préfecture.
Dès le lever du jour une mission de reconnaissance armée par une équipe d'experts (marine nationale, DMSOI, SDIS et gendarmerie) sera engagée sur les lieux de l'échouement pour rendre compte de la situation.