Du Groenland à La Réunion : Saint-Philippe – Qeqertalik, le jumelage de deux territoires volcaniques situés aux bouts du monde

Pays le moins peuplé du monde, le Groenland compte environ 56 000 habitants pour 2 millions de km². Il est considéré comme l’île la plus grande du monde, hors Australie île-continent, recouverte de glace.

En novembre dernier, le maire de Saint-Philippe, Olivier Rivière s’est rendu sur l’île d’Aziath, dans l’Est du Groenland pour signer une convention de jumelage. En mai, quelques enfants de la commune réunionnaises se sont rendus, dans le cadre d’un échange scolaire, dans ce territoire lointain, deux fois plus grand que La Réunion qui ne compte que 5 000 personnes.

Une délégation du Groenland en territoire réunionnais

Cette semaine, c’est au tour de Saint-Philippe de recevoir une délégation Inuite. Au programme, il y a déjà eu la visite de la plage du Vieux Port, née d’une éruption volcanique. Un paysage qui possède quelque chose de familier pour les membres de la délégation, à quelques détails près comme la température.

La grande différence entre le Groenland et La Réunion, c’est d’abord la température. Même si vous êtes en hiver ici, c’est très chaud pour nous. Pour vous donner une idée, au Groenland, nous avons des hivers à -30°C, et dans les meilleurs des cas, les températures atteignent à peine 15°C en été. 

Frantz Lundblad, 1er adjoint au maire de Qeqertalik

Regarder le reportage de Réunion la 1^ère :

Des différences et des similitudes

Le volcan est, par contre, le point commun entre les deux régions. Au Nord de la ville d’Aziath, il y a une île qui a été formée lors d’une éruption volcanique, explique Frantz Lundblad. En revanche, au Groenland, la végétation ne repousse pas de façon si luxuriante sur les anciennes coulées de lave.

Si l’on pourrait croire qu’une grande différence existe entre la glace du Groenland et le feu étincelant de La Réunion, il y a aussi beaucoup de similitudes, explique Daniel Collet, adjoint chargé de l’environnement à la mairie de Saint-Philippe.

Ils sont aussi issus d’un volcan comme nous, donc une terre volcanique recouverte de glace et au-delà de ça il y a véritablement des deux côtés des territoires une résilience des communes qui doivent faire face à des obstacles majeurs pour pouvoir se développer. 

Daniel Collet, adjoint chargé de l’environnement à la mairie de Saint-Philippe

Un pont scientifique entre les deux territoires

Les deux communes espèrent que leur jumelage bénéficiera à leur développement respectif. Une opportunité dans le cadre des échanges scolaires des enfants, mais aussi sur le terrain de la recherche scientifique.

D’un côté, " Saint-Philippe est un spot de la biodiversité mondiale, avec des études scientifiques de renom concernant sa biodiversité qui reste exceptionnelle, avec la forêt de Mare-Longue et ce génie de volcanisme ", explique Daniel Collet, qui met en avant de l’autre côté " combien le Groenland est affecté par les bouleversements écologiques ". Pour lui, " il y a évidemment des ponts scientifiques pour apprendre des deux collectivités ".

Les acteurs de ce jumelage affichent ainsi leur volonté de consolider les échanges à l’avenir.