L’épave du Tresta Star ne sera pas enlevée et se dégradera naturellement

L'épave du Tresta Star, le 5 décembre 2022.
Echouée depuis 10 mois, l’épave du Tresta Star ne sera finalement pas enlevée. La préfecture annonce ce mercredi 7 décembre que le navire restera sur son lieu d’échouage au Tremblet. L’épave est vouée à se dégrader naturellement.

Elle devient officiellement un élément du décor du Tremblet. L’Epave du Tresta Star, échoué le 3 février 2022 sur les falaises de lave du Piton de la Fournaise, fait désormais partie du paysage, et cela à relativement long terme.

Lors d’une réunion en préfecture ce mercredi 7 décembre, les autorités ont annoncé que le navire ne sera pas enlevé. L’épave du Tresta Star est en effet vouée à se " dégrader naturellement ".

Regarder le reportage de Réunion la 1ère : 

Echoué depuis 10 mois, l’épave du Tresta Star se dégradera naturellement.

Echouée sur les falaises du Piton de la Fournaise

Depuis un peu plus de 10 mois, le pétrolier de 72 mètres, battant pavillon mauricien, repose au pied des falaises de la coulée de 2007, hautes d’environ 5 à 10 mètres. Difficile d'approcher de l'épave autrement que par les airs ou à pied par la terre. Cette partie de la côte du Sud Sauvage, est particulièrement difficile d'accès.

Affecté au soutage des navires de commerce en zone portuaire à Port-Louis, il avait été emporté par la houle jusqu'à venir s'échouer à Saint-Philippe. L'ensemble de l'équipage avait alors pu être sauvé.

Le 23 mars, une société de sauvetage mandatée par les assureurs du Club de Protection et d’Indemnisation MS Amlin, finalisait l’enlèvement de tous les polluants, objets non fixés et éléments internes du bateau. Reste depuis la coque d’acier nue sur les falaises.

Depuis le 4 février, le Tresta Star est encastré sur la coulée d’avril 2007

Pas d’enlèvement de l’épave par la mer

Des inspections sur site et par hélicoptère ont été réalisées entre le 11 et le 15 avril pour évaluer la possibilité de renflouer le navire ou de l’enlever en tant qu’épave. Des enquêtes sur les conditions environnementales, à savoir la météo, le climat ou encore la mer et la houle, et sur l’impact environnemental d’un enlèvement de l’épave ont été menées.

Conclusion a été tirée que l’enlèvement de l’épave par la mer n’était pas possible. Il faudrait en effet une mer calme et sans houle pour permettre aux bateaux-grues de travailler, or la mer n’est jamais assez calme pour travailler en toute sécurité près de l’épave.

Ce type d'enlèvement serait long, 18 à 24 mois, et cher, 12 à 17 millions d'euros. 

Pas d’enlèvement de l’épave par la terre non plus

La zone d’échouage du Tresta Star se situe dans la limite du cœur du parc national de La Réunion, site inscrit au patrimoine naturel de l'humanité par l’UNESCO. Si une route devait être construite sur la roche volcanique pour accéder à l’épave, elle devrait avoir une résistance suffisante pour permettre aux engins lourds de circuler dessus.

77 semaines seraient nécessaires pour la réaliser, soit près de deux années. Trop longue et potentiellement plus dommageable pour l’environnement que l’épave elle-même, cette option a elle aussi été écartée.

L'épave du Tresta Star, le 5 décembre 2022.

Pas d’enlèvement aérien, partiel ou de destruction par explosifs

L’enlèvement par voie aérienne a également abandonnée. Une zone de travail aurait dû être construite près de l’épave où l’équipement lourd pouvait être positionné pour enlever l’épave. La capacité de levage d’un hélicoptère étant limitée, les contraintes seraient importantes.

Enfin, l’enlèvement partiel uniquement possible manuellement ou encore la destruction par explosif sont aussi impossibles. La première solution ne permettrait que d’enlever une petite partie de l’épave car la majorité ne peut être atteinte en raison de l’état de la mer et de la houle.

Toute opération pourrait être plus dommageable pour l’environnement

Selon l’analyse des avantages environnementaux nets effectuée par Polaris, " toute opération ou tout travail est plus dommageable pour l’environnement que l’épave en elle-même ".  

L’épave se dégradant rapidement depuis avril, et du fait de l’impossibilité de l’enlever complètement sans dommage important pour l’environnement, MS Amlin a décidé de la laisse se dégrader naturellement et de ne pas l’enlever.

75% de l’épave s’est déjà dégradée. D’ici février à mars prochain, le château pourrait s’effondrer, d’autant plus si un épisode cyclonique venait à nous concerner.