Elle aura 100 ans en décembre prochain : Marie-Josée Borel continue son petit bonhomme de chemin dans la vie, notamment à vélo ! "C'est mon moyen de transport ! J'en fais quand j'ai besoin de me déplacer", explique-t-elle.
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Ce moyen de locomotion, elle l'utilise depuis ses 12 ans. Et si aujourd'hui elle s'en sert pour de petites sorties ou pour aller à l'église chaque semaine, c'est aussi en vélo qu'elle a pu survivre en pleine Seconde guerre mondiale.
Paris-Normandie en vélo pendant la guerre
En 1940, alors que Paris est assiégée par les Nazis, Marie-Josée et son frère, elle a fait des centaines de kilomètres pour trouver à manger. "On était partis tous les deux à vélo en Normandie. Sur le bord de la route il y avait un tas de voitures militaires allemandes bombardées par les Anglais, ce n'était pas très rassurant, mais on a réussi à aller et venir de Normandie pour trouver un peu de ravitaillement. On a pris deux douzaines d'oeufs, trois kilos de patate et un lapin !", se rappelle Marie-Josée, qui habitait alors la capitale.
Assistante sociale, infirmière, puis enseignante
C'est en avril 1958 qu'elle débarque à La Réunion. "Je suis arrivée comme assistante sociale chez le père Favron, j'ai continué comme infirmière pour encadrer les aides-soignantes au sanatorium du Tampon, et finalement j'ai fait de l'enseignement, je suis devenue professeure à Saint-Charles à Saint-Pierre", détaille Marie-Josée Borel.
"Je l'avais payé 700 francs, d'occasion !"
Toutes ces années, son vélo l'a accompagnée. Elle en a même deux dont un vélo classique qui a une trentaine d'années. "Je l'avais payé 700 francs, d'occasion ! Quel âge avait-il ? Je ne saurais vous dire !", se remémore-t-elle. Mais depuis peu, elle a aussi un vélo électrique, cadeau pour son 99ème anniversaire.
"En auto on est un peu isolé"
Si à son âge elle continue de pédaler, c'est aussi parce que le vélo constitue pour elle un moyen de socialiser. "Je trouve qu'en vélo on a des contacts avec les gens, on leur dit bonjour sur le trottoir etc, tandis qu'en auto on est un peu isolé derrière son volant. Je me sens un peu seule en auto, jamais en vélo !", explique Marie-Josée Borel.
Voilà peut-être aussi ce qui la maintient en forme et lui a permis d'atteindre ce bel âge. "Je ne sais pas si c'est ça qui l'explique, mais ça me rend bien service de monter sur mon vélo ! Mais maintenant je sors beaucoup moins, vu mon âge !", achève la presque centenaire.
Marraine de l'Handicaravane
Ca ne l'empêchera pas, dès ce vendredi 23 juin, d'enfourcher son vélo pour participer à l'Handicaravane, dont elle est la marraine. Une semaine de tour de l'île à la rencontre de la population, pour les sensibiliser à la thématique du handicap. "L'objectif est de pouvoir rencontrer les jeunes et de pouvoir leur parler des handicaps visibles et invisibles", explique Jean-Dominique Payet, coordinateur de l'Handicaravane. Marie-Josée, elle, effectuera quelques kilomètres de ce tour de l'île, symboliquement.
Plus d'informations pour participer à cette Handi-Caravane :