Le premier centre d'hébergement pour auteurs de violences intrafamiliales ouvre à Saint-Pierre

Centre d'hébergement pour auteurs de violences intrafamiliales à Saint-Pierre.
Réclamé depuis longtemps par les associations de lutte contre les violences intrafamiliales, NHAVIR, le premier centre d'hébergement pour auteurs, a été inauguré ce matin à Saint-Pierre.

Le projet était en discussion depuis plusieurs années. Si les structures d'accueil pour les femmes et enfants sont toujours en nombre insuffisant, celles pour les auteurs étaient encore inexistantes à La Réunion.


Ce n'est désormais plus le cas, alors que le premier centre d'hébergement et de prise en charge des auteurs de violences conjugales du Réseau VIF a été inauguré mardi 28 janvier à Saint-Pierre. Son nom : NHAVIR, Nouvel hébergement pour les auteurs de violences intrafamiliales à La Réunion.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère :

Le premier centre pour auteurs de violences conjugales ouvre à Saint-Pierre

Huit places pour un dispositif innovant


D'une capacité d'accueil de huit personnes, en chambre simple ou double, il proposera à ces auteurs de violences, sur la base du volontariat et en accord avec l'autorité judiciaire, de mener une réflexion sur leur comportement à l'écart du domicile. Tout en permettant aux femmes et aux enfants victimes de conserver un toit et des habitudes de vie.


"C'est très innovant, mais on en parle depuis 2021 avec l'autorité judiciaire" rappelait ce midi Karine Volvert, présidente réseau VIF, invitée du JT de Réunion la 1ère.

Éloigner l'auteur plutôt que la victime


"On essaye de plus en plus de garder la victime au domicile avec les enfants, pour qu'ils puissent continuer à aller à l'école et garder leurs habitudes, alors qu'au départ, on faisait partir la victime en hébergement d'urgence", illustre-t-elle. 


Et si la mise en sécurité des victimes reste la priorité, la prise en charge des auteurs est aussi primordiale pour briser le cercle infernal des violences domestiques. 


"Il est vraiment important vraiment de prendre en charge les auteurs. Il y aura des évaluations, il faudra qu'ils soient volontaires pour comprendre pourquoi ils sont dans cette violence et ne pas récidiver", souligne la présidente du Réseau VIF. 


Sur place, un psychologue sera disponible en permanence, en plus des diverses activités organisées par le service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP).

"Réapprendre les gestes de la vie"


Premier hébergement collectif à La Réunion, ce centre doit servir à "réapprendre les gestes de la vie, avec d'autres, en collectivité." Et, à côté, se trouve le CPCA, le centre de prise en charge des auteurs, qui va les accompagner dans divers domaines. 


Une structure que le maire de Saint-Pierre, Michel Fontaine, est satisfait d'accueillir sur sa commune. "Lorsque des femmes sont victimes, les auteurs font tout pour qu'elles quittent le domicile. On les récupère souvent dans leur voiture avec leurs enfants ou devant la mairie car elles n'ont plus d'endroit ou se loger", rappelle l'édile. 


"Aujourd'hui, une reprise en main de ces auteurs de violences, avoir une possibilité de les reloger, les réinsérer et analyser leur comportement est important", conclut Michel Fontaine. 

Avec 14,6 femmes victimes pour 1 000 habitantes, La Réunion était en 2023 le deuxième département de France enregistrant le plus grand nombre de faits de violences conjugales en France.