Le lundi 31 mai, deux frères seront jugés devant la cour criminelle de Saint-Denis pour des faits présumés de viols et d’agressions sexuelles commis sur trois jeunes membres de leur famille, à Saint-Pierre, entre 1994 et les années 2000. Leslie, l’une des victimes présumées, témoigne.
Les magistrats de la cour criminelle de Saint-Denis doivent juger à partir du lundi 31 mai deux Saint-Pierrois soupçonnés d’avoir abusé de trois mineurs, tous membres de leur famille, dans le courant des années 1990.
Les deux frères, qui nieraient les faits, auraient régulièrement violé ou agressé sexuellement deux petites cousines ainsi qu’un jeune cousin, tous mineurs à l’époque.
Le jour de son septième anniversaire
A l’aube de ce procès, l’une de ces victimes présumées témoigne à visage découvert. Leslie indique qu’elle n’avait que sept ans lorsqu’elle aurait été abusée pour la première fois par l’un des mis en cause.
Elle fêtait alors son anniversaire ce jour de la Toussaint 1994, à Terre-Rouge. "Toute la famille était à la maison et mon bourreau est venu me voir pour me demander de l’accompagner chez lui, confie-t-elle. C’est là qu’il m’a fait subir ce qu’un enfant ne devrait pas avoir à subir..."
Son témoignage sur Réunion La 1ère :
Briser le tabou des abus sexuels
Personne dans la famille ne se serait rendu compte de l’horreur traversée par cette qui n’était encore alors qu’une fillette. Leslie aurait par la suite été régulièrement abusée par ses deux cousins jusqu’au début des années 2000. Tout comme sa cousine et son cousin.
Il aura fallu du temps et du courage pour que les victimes présumées sortent du silence "C’est difficile, parce qu’il y a la peur et la pression familiale, explique Leslie. Les abus sexuels, c’est encore tabou dans les familles réunionnaises". Un tabou que la Saint-Pierroise entend briser en prenant aujourd’hui publiquement la parole.
Les victimes réclament une audience publique
Avec son avocat, le bâtonnier George-André Hoarau, elle va demander à ce que l’audience soit publique et non à huis clos. "Il faut nous arrive à casser ce fléau et ce sujet tabou à La Réunion. Il faut que nous protège nout bann marmailles et que la peur y change de camp", lance encore Leslie.
Le verdict de ce procès qui débutera donc le lundi 31 mai devrait être connu le mercredi 2 juin.