A Pierrefonds, le toit des serres de la pépinière de Germain Payet affichent encore de larges ouvertures. Depuis le passage du cyclone Belal, il a bien effectué les réparations les plus urgentes pour protéger ses milliers de plantes, mais tout est loin d'avoir été remis en état, "par manque de matériel et de main d'oeuvre".
Pour ce professionnel qui cultive et vend ici des centaines d'espèces de plantes et orchidées rares, les dégâts causés par Belal se chiffrent à "plusieurs dizaines de milliers d'euros".
Regarder le reportage de Réunion La 1ère :
Des réparations toujours pas achevées
"Il faut qu'on reconstruise, qu'on rebâche comme il faut. Les pertes sont considérables : pourriture à cause de l'excès d'eau, puis de l'excès de température deux ou trois jours après, plantes abîmées par la force des vents"
Germain Payet, horticulteur à Pierrefonds
En attendant de pouvoir reconstruire, il a dû déplacer toutes ses plantes à l'abri, tant pis si l'endroit n'est pas le plus approprié pour telle ou telle variété. L'essentiel étant de les protéger avant toute chose.
"L'inquiétude ne va pas diminuer"
Alors à l'approche d'Eleanor, l'inquiétude monte, même si le phénomène ne devrait pas représenter de menace immédiate pour La Réunion. D'autant que l'année dernière avait déjà été mauvaise, selon Germain Payet.
"Nou c'est do moun nena beaucoup de courage. On est des passionnés. Mais c'est sûr qu'il faut être costaud et fort pour garder le moral. On est encore en pleines réparations des dégâts, donc si vraiment il y a un autre phénomène qui rode dans les parages, c'est sûr que l'inquiétude ne va pas diminuer, au contraire. On est vraiment sur le qui-vive. Je ne pleure pas, mais on est vraiment réalistes, ce n'est pas simple"
Germain Payet, horticulteur à Pierrefonds
Des ventes à la baisse, faute au contexte économique
S'ajoute à ces déconvenues d'ordre climatique le contexte économique contraint. Lequel a, selon le chef d'entreprise, gérant de la pépinière Vertiplante, a aussi des conséquences économiques sur son activité en réduisant le réflexe d'achat de plantes. "Les pépinières ne sont plus des lieux de fréquentation. Les personnes vont plutôt dans les grandes surfaces acheter des vivres pour nourrir leur famille. La situation s'aggrave de jour en jour", constate Germain Payet.
Enfin, il pointe du doigt une situation compliquée face aux assurances. "Dans le monde agricole, il faudrait peut-être renégocier certains contrats. Pour assurer des serres, c'est hors de prix, nous sommes parfois obligés d'assumer énormément de pertes", lance-t-il.